En France, le Président de la République ne peut pas pénétrer dans l’Assemblée nationale ou le Sénat, une règle héritée des lois constitutionnelles de 1875. Ce principe illustre la séparation stricte des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. Toutefois, une exception existe : le Congrès du Parlement. Cette institution, qui réunit l’Assemblée nationale et le Sénat à Versailles, permet au chef de l’État de s’adresser directement aux parlementaires. Mais quelles sont les conditions de cette prise de parole exceptionnelle ?
Le Congrès, prévu par la Constitution de 1958, a des fonctions précises. Il est convoqué principalement pour adopter une révision constitutionnelle ou autoriser l’adhésion d’un État à l’Union européenne, si le référendum n’est pas privilégié. Dans de rares cas, il permet également au Président de prononcer une déclaration solennelle. Contrairement à une session parlementaire classique, aucun vote n’a lieu après ce discours.
Historiquement, le Congrès se tient dans la salle du même nom au château de Versailles, un lieu symbolique chargé d’histoire. Depuis 1958, vingt-et-une réunions ont eu lieu, dont dix-sept pour des révisions constitutionnelles et quatre pour des déclarations présidentielles. Ce déplacement hors de Paris marque le caractère exceptionnel de cet événement.
Si le Congrès est convoqué, il souligne souvent un moment politique majeur. Le dernier exemple marquant remonte à 2015, lorsque François Hollande s’était exprimé après les attentats de novembre. Une mise en scène institutionnelle, mais aussi une démonstration d’autorité dans un cadre précis.
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