Pourquoi treize desserts pour Noël en Provence ?
Noël en Provence se distingue par ses 13 desserts, une tradition profondément enracinée dans la culture locale. Ces douceurs clôturent le gros souper, un repas maigre qui précède la messe de minuit. Mais pourquoi précisément 13 ? Ce chiffre symbolise la Cène, avec le Christ et ses 12 apôtres. Cette coutume, fixée au XXe siècle, continue de réunir les familles autour d’une table généreuse et parfumée.
Une histoire remontant au XVIIe siècle
L’origine des 13 desserts est difficile à dater avec précision. Un texte de 1683 signé par François Marchetti, curé marseillais, mentionne déjà ces douceurs sans toutefois en préciser le nombre. Ce n’est qu’en 1925, grâce à Joseph Fallen, membre du Félibrige, que le nombre 13 est arrêté. Il fait écho aux traditions chrétiennes et au solstice d’hiver, marquant la fin du jeûne avant Noël.
Quels sont les 13 desserts traditionnels ?
Bien que leur composition varie selon les régions de Provence, certains éléments demeurent incontournables :
Les quatre mendiants
Ces fruits secs représentent les quatre ordres mendiants catholiques :
- Noix ou noisettes : symbolisant les Augustins,
- Amandes : pour les Carmes,
- Figues sèches : en hommage aux Franciscains,
- Raisins secs : pour les Dominicains.
La pompe à huile
Ce pain brioché parfumé à la fleur d’oranger incarne la prospérité. Traditionnellement, il doit être rompu et non coupé pour éviter la ruine.
Les nougats
- Blanc : doux et tendre, représentant les pénitents blancs,
- Noir : dur et caramélisé, en l’honneur des pénitents noirs.
Les calissons d’Aix
Mélange d’amandes, de melon confit et de fleur d’oranger, ces confiseries sont emblématiques de la région.
Les fruits frais et confits
Pommes, poires, dattes ou melons conservés depuis l’automne viennent compléter la table, souvent enrichie de fruits exotiques comme les mangues ou ananas.
Les oreillettes
Ces beignets fins et croustillants, saupoudrés de sucre, sont une douceur typique des fêtes provençales.
La pâte de fruits
Qu’il s’agisse de coing, d’abricot ou de prune, ces confiseries colorées ravissent petits et grands.
Les spécialités locales
Chaque région apporte sa touche : les navettes de Marseille, les fruits confits d’Apt ou les gibassiés parfumés à l’anis et à l’huile d’olive.
Une tradition vivante et partagée
Cette coutume s’étend parfois au-delà de la Provence. En Catalogne ou en Égypte, des traditions similaires marquent les fêtes de fin d’année, où abondance et convivialité sont à l’honneur. Aujourd’hui, croyants ou non, les Provençaux continuent de perpétuer cet héritage gourmand. Les treize desserts rassemblent autour de valeurs communes : partage, générosité et célébration.
Vous avez des souvenirs ou des idées de desserts pour enrichir cette tradition ? Partagez-les en commentaire !
