La condamnation d’un élu pour avoir voulu se faire justice lui-même
Hakim Bouaksa, conseiller municipal d’opposition à La Seyne-sur-Mer (EE-LV), a été condamné ce mardi à neuf mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité. Il est accusé de violences et de menaces de mort à l’encontre d’une locataire en difficulté financière, le 11 octobre 2020.
Une expulsion musclée : les faits marquants
Le 11 octobre 2020, Hakim Bouaksa, élu municipal, se rend dans une résidence à Saint-Mandrier. Sa mission ? Faire pression sur une locataire en situation précaire qui ne parvenait pas à payer son loyer à la sœur du conseiller municipal. « J’étais en colère, ma sœur traversait une période difficile, » explique Hakim Bouaksa à la barre du tribunal correctionnel de Toulon.
Un face-à-face tendu et des actes répréhensibles
En début de soirée, Bouaksa arrive à la résidence Le Loriot. Après avoir frappé plusieurs fois à la porte sans réponse, il décide de couper l’électricité de l’appartement depuis une armoire technique. Cette action pousse la locataire et son compagnon à ouvrir la porte, déclenchant une altercation. « Je l’ai maintenu au sol pour ne pas recevoir de coups, » admet Hakim Bouaksa.
Cependant, les accusations ne s’arrêtent pas là. Les victimes déclarent avoir subi des menaces de mort explicites : « Si tes affaires sont encore là demain, je te brûle vive et toi je te mets une balle dans la tête, » des propos que Bouaksa conteste fermement.
Des conséquences juridiques lourdes pour l’élu
Face à ces accusations graves, la justice a tranché. Hakim Bouaksa est condamné à neuf mois de prison avec sursis, assortis de deux ans de privation de droits civiques, entraînant son inéligibilité. « Il s’agit de faits inadmissibles et intolérables, » a souligné le procureur Samuel Finielz. Le conseiller municipal a dix jours pour faire appel de cette décision.
Un scandale qui secoue la commune
La réaction des parties civiles ne s’est pas fait attendre. « Je suis effaré de voir ce qu’un élu de la République est capable de faire pour récupérer un loyer, » a déclaré Me Philippe Berthet, avocat des victimes. La locataire, désormais partie de la région, a été profondément marquée par cet événement.
Ce verdict souligne l’importance pour les élus de respecter la loi et les procédures légales, même dans des situations de détresse personnelle. La condamnation d’Hakim Bouaksa rappelle à tous les représentants publics leur devoir d’exemplarité et de respect des droits fondamentaux des citoyens.