Les facteurs qui expliquent cette statistique insolite
Le Vatican, avec ses 74 litres de vin consommés par habitant chaque année, dépasse tous les records mondiaux. À titre de comparaison, cela représente près de 100 bouteilles par personne et par an, soit deux fois plus qu’en France et sept fois plus qu’aux États-Unis. Mais comment un tel chiffre est-il possible pour cette cité-État de seulement 800 habitants, essentiellement composée de religieux et de personnels administratifs? Plusieurs explications intrigantes viennent éclairer cette donnée étonnante.
Une consommation influencée par des cérémonies religieuses?
L’une des premières explications évoquées est la consommation régulière de vin dans le cadre des cérémonies religieuses. En effet, le vin est traditionnellement utilisé lors de la communion, où les prêtres en boivent une petite gorgée. Cependant, cette hypothèse semble peu plausible : les prêtres n’en consomment qu’une quantité minime lors des messes. Selon les règles de la liturgie catholique, le vin destiné à la messe doit être « pur et non corrompu, sans mélange de substances étrangères ». En d’autres termes, le vin de messe est réservé, n’est pas acheté dans des supermarchés ordinaires et ne pourrait donc expliquer, à lui seul, ce volume impressionnant de consommation.
Un supermarché « duty free » qui attire les amateurs
Un autre facteur joue en faveur de cette consommation élevée : l’Annona, le supermarché de la cité du Vatican, où les employés et retraités du Saint-Siège peuvent faire leurs courses sans payer la TVA. Ce supermarché exclusif est accessible uniquement aux détenteurs d’une carte spéciale, soit environ 5 000 personnes, incluant les résidents de la cité et les employés réguliers du Vatican. L’économie réalisée sur la taxe attire indéniablement les amateurs de bons crus, d’autant plus que l’occasion de faire des provisions pour des amis est également tolérée.
Une population à la démographie spécifique
La structure démographique particulière du Vatican contribue aussi largement à fausser la moyenne de consommation. Avec environ 800 habitants, la cité-État est constituée majoritairement d’hommes âgés, souvent célibataires, et sans enfants. Cette population, plus encline à apprécier le vin, est donc surreprésentée par rapport aux autres tranches de la population mondiale. En conséquence, cette combinaison d’une faible démographie, de l’attrait pour le vin et des conditions fiscales particulières participe à un taux de consommation record.
Comment le Vatican maintient-il cette tradition vinicole?
L’Église catholique fait confiance à ses fournisseurs pour assurer que le vin de messe est conforme aux exigences liturgiques, mais il n’existe pas d’organisme de certification spécifique pour ce vin. Cette absence de contrôle rigide laisse une certaine liberté d’approvisionnement, bien que la qualité « non corrompue » soit maintenue. Par ailleurs, l’accès facilité aux vins de qualité dans un cadre « duty free » n’est pas sans attiser l’intérêt des résidents et employés.
Une consommation qui interroge les observateurs
Les facteurs combinés de la démographie, des traditions religieuses et des conditions fiscales exceptionnelles aboutissent donc à une statistique hors norme. Mais au-delà des chiffres, cette consommation élevée de vin au Vatican soulève également des questions sur les choix et habitudes de vie de ses habitants.
Pensez-vous que ces pratiques au Vatican pourraient changer avec le temps ? Laissez-nous votre avis dans les commentaires !