Des mobilisations éclatantes à travers la France
Les manifestations contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur se multiplient à travers le pays. Ce jeudi 28 novembre, des images saisissantes ont marqué la mobilisation. À Paris, dans le 7ᵉ arrondissement, des manifestants ont érigé un mur de parpaings devant l’Institut national de la recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
« Elle ne sert à rien l’Inrae, ras-le-bol de cette institution ! », a martelé Cyrille Milard, vice-président de la FDSEA de Seine-et-Marne. Munis de haut-parleurs, les manifestants ont dénoncé le manque de solutions concrètes pour faire face aux crises qui frappent les exploitations agricoles. « On est en train de crever », s’est-il exclamé, soulignant l’urgence d’une intervention étatique plus efficace.
Nice et Draguignan : le Sud se soulève
Les Alpes-Maritimes et le Var ont également vu des mobilisations significatives. À Nice, une centaine d’agriculteurs a pris d’assaut le centre administratif départemental (Cadam). Là-bas, laine et fumier ont été déversés en guise de protestation. À Draguignan, une vingtaine de tracteurs a accompagné près de 80 agriculteurs, rassemblés pour dénoncer les lourdeurs administratives.
« Les normes nous étouffent », a affirmé André Lanza, président de la FDSEA du Var. Malgré un vote rassurant au Sénat contre l’accord Mercosur, les agriculteurs restent déterminés à obtenir des engagements fermes.
Le rôle des institutions pointé du doigt
L’Inrae, au cœur des critiques, est accusée par certains agriculteurs de ne pas répondre aux besoins urgents du secteur. Cependant, les associations écologistes dénoncent ces manifestations musclées. France Nature Environnement (FNE) a réagi avec vigueur, qualifiant ces actes de « violences intolérables dans un État de droit ». Deux plaintes ont d’ailleurs été déposées contre des manifestants pour des dégradations commises lors d’actions antérieures.
Un consensus politique inattendu contre le Mercosur
Mercredi 27 novembre, le Sénat a suivi l’Assemblée nationale en s’opposant largement au projet de traité UE-Mercosur. Rare sujet d’unanimité, cette prise de position reflète une solidarité politique face aux craintes liées à l’impact environnemental et économique de cet accord.
Néanmoins, les agriculteurs, confrontés à des marges en baisse et à une concurrence accrue, estiment que les débats parlementaires ne suffisent pas. Ils demandent des mesures concrètes et immédiates pour sauvegarder leurs exploitations.