Prix de l’électricité négatifs : pourquoi cette tendance inquiète la CRE ?

Les chiffres clés d’une évolution marquante

Depuis 2023, les prix de l’électricité négatifs se multiplient en France. Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), ces heures à prix négatifs, qui étaient rares jusqu’en 2022 (1,2 % du temps), ont grimpé à 1,7 % en 2023 et atteignent déjà 5,4 % du temps au premier semestre 2024. Cette tendance se manifeste principalement en début d’après-midi et durant les week-ends.

Qu’est-ce qu’un prix négatif ? Il s’agit d’une situation où les producteurs d’électricité doivent payer pour injecter leur production sur le réseau. Ce phénomène, lié à une offre excédentaire par rapport à la demande, n’est pas systématiquement un dysfonctionnement, mais peut entraîner des pertes économiques pour la collectivité.

Les causes d’un phénomène complexe

La surabondance d’offre électrique résulte de plusieurs facteurs :

  • Production renouvelable fluctuante : L’énergie solaire et éolienne produisent souvent de manière abondante lorsque la demande est faible.
  • Manque de flexibilité des installations : Certaines centrales ne peuvent pas s’arrêter facilement ou rapidement.
  • Dispositifs de soutien aux EnR : Les installations subventionnées peuvent continuer à produire même lorsque les prix sont négatifs.

Ces situations mettent en évidence des comportements variés des acteurs du système énergétique, selon qu’ils bénéficient ou non de soutiens financiers.

Les recommandations de la CRE pour une meilleure gestion

Face à cette situation, la CRE propose dix recommandations visant à optimiser l’utilisation du parc de production :

  1. Incitations à l’arrêt des installations soutenues : Modifier les contrats d’obligation d’achat pour encourager l’arrêt temporaire.
  2. Abaissement des seuils de complément de rémunération : Passer à un seuil de 200 kW pour une meilleure répartition des soutiens.
  3. Renforcement des dispositifs d’incitation : Corriger les biais existants dans les compléments de rémunération.
  4. Programmation obligatoire : Imposer une obligation de programmation dans les contrats d’accès au réseau.
  5. Contribution accrue à l’équilibrage : Mobiliser davantage les installations EnR pour stabiliser le système.

Ces mesures visent à ramener les prix à un niveau proche du coût marginal des énergies renouvelables (EnR), tout en limitant les pertes économiques.

Pourquoi agir rapidement ?

Les prix négatifs reflètent une sous-utilisation du parc de production et peuvent décourager les investissements futurs dans les EnR. Une gestion optimisée est essentielle pour maintenir un équilibre entre production, consommation et soutiens financiers.

Votre avis nous intéresse

Pensez-vous que ces recommandations sont suffisantes pour réguler les prix négatifs ? Partagez votre point de vue dans les commentaires ci-dessous !

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