Un Tournant pour la Souveraineté Technologique Française ?
L’État français a ouvert des négociations exclusives avec Atos pour acquérir les activités stratégiques de la division « Advanced Computing », un secteur clé pour la défense et l’innovation. Cette opération, évaluée entre 500 et 625 millions d’euros, reflète l’urgence de protéger des technologies cruciales pour la souveraineté nationale.
Une Branche Cruciale de Atos au Cœur de l’Opération
La division « Advanced Computing » d’Atos, qui emploie 2 500 salariés, se concentre sur la fabrication de supercalculateurs. Ces machines de pointe, essentielles pour des applications civiles (prévisions météorologiques, recherches scientifiques) et militaires (dissuasion nucléaire), sont utilisées par des institutions comme le Commissariat à l’énergie atomique (CEA).
Avec un chiffre d’affaires de 570 millions d’euros en 2023, cette division constitue un actif stratégique que l’État souhaite sécuriser. Le ministre de l’Économie, Antoine Armand, a souligné l’importance de cet accord pour garantir la souveraineté et le développement industriel français.
Un Plan de Sauvetage pour Atos
Confronté à une situation financière difficile, Atos a initié un plan de restructuration pour réduire sa dette de 3 milliards d’euros. La vente d’ »Advanced Computing » est une étape clé de ce processus, marquant un tournant après des années de déconfiture. Début novembre, le groupe avait déjà accordé à l’État des droits particuliers sur Bull SA, sa filiale spécialisée dans les supercalculateurs.
Détails de la Transaction
L’accord prévoit :
- Un premier versement de 150 millions d’euros à la signature.
- Une phase d’audit de plusieurs mois, avant une cession définitive prévue au plus tard en mai 2025.
La Cybersécurité et les Systèmes Critiques Également en Jeu
Outre les supercalculateurs, Atos s’engage à céder ses activités liées à la cybersécurité et aux systèmes critiques. Ces branches, générant 340 millions d’euros en 2023, incluent des technologies essentielles comme le système de commandement Scorpion et des outils de navigation pour les forces armées.
Une Nationalisation Stratégiquement Justifiée
Cette acquisition s’inscrit dans une volonté plus large de l’État de préserver les infrastructures technologiques critiques. Après le rachat d’ASN (fabricant de câbles sous-marins), cette initiative témoigne d’un effort continu pour renforcer la souveraineté numérique et militaire française.
Et Vous ?
Pensez-vous que l’intervention de l’État est une solution efficace pour protéger les secteurs stratégiques ? Partagez votre avis dans les commentaires ci-dessous !