Procès de Mazan : L’ex-compagne d’un accusé aurait-elle été droguée et agressée ?

Témoignage poignant au procès de viols en série

Lors du procès des viols organisés à Mazan, Emilie O., ex-compagne d’un des accusés, a livré un témoignage bouleversant sur ses doutes persistants. Elle craint d’avoir été, elle aussi, droguée et agressée sexuellement par son ancien compagnon, Hugues M., actuellement jugé pour tentative de viol. Ce témoignage, qui révèle la détresse d’une femme en quête de réponses, a marqué l’audience, rappelant la complexité des affaires de ce type, où les victimes luttent pour reconstruire leur vie, hantées par l’incertitude.

Une vie dans le mensonge : le témoignage bouleversant d’Emilie O.

« J’ai été manipulée et ai vécu dans le mensonge », a déclaré Emilie O., les larmes aux yeux, devant la cour. Après cinq années de relation avec Hugues M., elle ne peut s’empêcher de douter. Était-elle aussi une victime de cette vaste machination orchestrée par Dominique Pélicot, l’accusé principal dans l’affaire des viols ? Son ancien compagnon est jugé pour une tentative de viol dans ce dossier, où Dominique Pélicot est accusé d’avoir drogué et livré sa femme à des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet pendant près de dix ans.

L’audience a pris une tournure dramatique lorsque la jeune femme de 33 ans, toujours sous le choc, a raconté comment elle s’était réveillée une nuit en 2019, alors que son conjoint tentait d’entamer un rapport sexuel alors qu’elle dormait. Ce souvenir glaçant a semé en elle le doute quant à d’éventuelles agressions dont elle pourrait avoir été victime.

Un quotidien brisé par la trahison et le doute

Emilie O. pensait vivre une relation heureuse et épanouissante avec cet homme de 39 ans, qu’elle avait rencontré en ligne grâce à leur passion commune pour la moto. « Je croyais mener une vie paisible, mais j’étais en erreur », a-t-elle admis, sans un regard pour son ancien compagnon, aujourd’hui jugé pour ses actes présumés. Elle a détaillé une relation marquée par des gestes attentionnés, des relations sexuelles régulières, mais aussi les infidélités répétées de Hugues M., qui ont finalement conduit à leur séparation en novembre 2020, avant que les accusations ne fassent surface.

Les révélations sur l’affaire des viols de Mazan

Quelques mois après leur rupture, Emilie O. a découvert avec effroi les accusations qui pesaient sur son ex-compagnon dans l’affaire des viols de Mazan. Ce choc a réveillé en elle des souvenirs douloureux, notamment des épisodes de vertiges répétés entre septembre 2019 et mars 2020, qu’elle avait initialement mis sur le compte de la fatigue ou du stress. « Je me suis rappelée cette nuit où je me suis réveillée, et il était sur moi. »

Une plainte avait été déposée par Emilie O., mais les analyses médicales n’avaient pas permis de trouver de preuves suffisantes pour étayer ses accusations. Faute d’éléments matériels, la plainte avait été classée sans suite. Aujourd’hui, elle vit avec l’angoisse d’avoir été droguée, sans en avoir conscience, comme ce fut le cas pour Gisèle Pélicot, l’épouse de Dominique Pélicot, victime principale du procès.

Des accusations lourdes, des preuves insuffisantes

Le doute pèse lourdement sur Emilie O., qui se sent désormais démunie face à la justice. « Sans cette procédure, j’aurais dit que c’est impossible. Maintenant, je me dis que c’est possible. » Les propos d’Emilie O. révèlent à quel point cette affaire est complexe et douloureuse pour les victimes, dont les souvenirs sont souvent flous, confus, brouillés par la drogue, l’emprise psychologique ou la violence des actes subis. Pour ces femmes, obtenir justice est une lutte de chaque instant.

Interrogée par l’avocat des parties civiles, Stéphane Babonneau, Emilie O. a admis qu’elle ne pourra plus jamais faire confiance à Hugues M., quel que soit le verdict. « Quoi qu’il dise, je ne pourrai plus jamais le croire », a-t-elle affirmé, catégorique, avant de fondre en larmes.

Des parallèles troublants avec d’autres victimes

Le témoignage d’Emilie O. a fait écho à celui de Caroline Darian, la fille de Dominique Pélicot, qui a récemment affirmé être convaincue d’avoir elle aussi été droguée et abusée par son père. Des photos compromettantes d’elle ont été retrouvées sur le disque dur de Dominique Pélicot, ce que l’accusé nie formellement. Pour ces femmes, l’épreuve ne se limite pas au procès ; c’est une quête interminable pour comprendre ce qui leur est réellement arrivé, et comment elles ont pu être manipulées par ceux qu’elles croyaient proches.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *