Sanary : Un Commerçant Défie la Mairie en Affichant un Article Critique, Quelle Suite pour la Liberté d’Expression ?

La commune de Sanary-sur-Mer va-t-elle générer un effet Streisand avec cette affaire ?

La Mairie Face à une Rébellion Civile ?

À Sanary-sur-Mer, un affrontement inhabituel oppose la mairie à un commerçant local. Philippe Basile, propriétaire de la boutique « L’écume des pages », a décidé de défier une injonction municipale en maintenant un affichage critiquant les actions de l’ancien et du maire actuel. Cette décision risque de raviver le débat sur la liberté d’expression en France.

L’Affichage en Question : Un Article qui Dérange

Le 7 août 2024, Philippe Basile a placardé un extrait de l’hebdomadaire Le Canard enchaîné sur la vitrine de sa boutique. Cet article, intitulé « En Provence, les maires inéligibles font de la résistance », aborde la mise en examen de l’ancien maire Ferdinand Bernhard pour « usurpation de fonction » et « violation de la peine complémentaire d’inéligibilité ». De plus, il mentionne l’audition du maire actuel, Daniel Alsters, par la police, ainsi qu’une perquisition menée à la mairie de Sanary.

La mairie a rapidement réagi. Le 12 août, Philippe Basile a reçu une lettre recommandée lui ordonnant de retirer cet affichage sous peine de sanctions. Selon Pascal Gonet, conseiller municipal délégué à la police de publicité et de l’affichage, « les affichages d’opinion visibles depuis l’espace public sont interdits en dehors des emplacements réservés ». Pour les autorités locales, cet affichage constitue une infraction pénale.

Un Acte de Résistance : Liberté d’Expression ou Provocation ?

Philippe Basile, connu pour ses prises de position contre la municipalité, refuse d’obtempérer. Pour lui, il s’agit avant tout d’un combat pour la liberté d’expression. « J’affiche mes convictions et je demande à l’État de me protéger », déclare-t-il. Il affirme que son affichage n’a rien d’illégal puisqu’il s’agit d’un article de presse relayant des faits d’intérêt public.

Cette position fait écho à un précédent incident en juin 2023, où le même commerçant avait été contraint de retirer un article de Var-Matin sur les conseils de son avocat, Me Thomas Callen. Cette fois, Basile se montre inflexible. L’avocat souligne que le contexte actuel, marqué par une affaire judiciaire en cours, justifie une résistance face à ce qu’il perçoit comme une tentative d’intimidation de la part des autorités municipales.

Vers un Bras de Fer Judiciaire ?

La mairie, par la voix de Pascal Gonet, affirme qu’elle reste ouverte au dialogue. Cependant, elle rappelle que la loi s’applique à tous et que des espaces d’affichage libre sont à disposition des citoyens pour exprimer leurs opinions. En réponse, Me Callen envisage de saisir le juge d’instruction pour éclaircir cette situation qui, selon lui, dépasse largement le cadre d’un simple affichage.

Source et suite sur Var-Matin

Effet Streisand

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