Une mesure qui fait débat au cœur de l’hémicycle
Le mercredi 20 novembre 2024, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité pour prolonger l’usage élargi des titres-restaurant jusqu’à la fin 2026. Cette dérogation, initialement introduite après la crise sanitaire de 2020, permet aux salariés d’utiliser leurs tickets dans les supermarchés pour l’achat de produits alimentaires divers, bien au-delà de leur usage traditionnel dans la restauration. Une décision applaudie par les foyers en quête de pouvoir d’achat, mais décriée par une partie des restaurateurs.
Loi adoptée à l’unanimité : pourquoi cette prolongation ?
Depuis 2022, les tickets-restaurant ne se limitent plus aux repas pris hors domicile. En réponse à une inflation galopante et à des contraintes budgétaires accrues pour les ménages, cette flexibilité a permis à 5,4 millions de salariés d’acquérir des denrées alimentaires en magasin. Parmi les produits éligibles, on trouve :
- Produits frais : charcuterie, yaourts, fruits et légumes.
- Épicerie salée : conserves, viandes préparées, plats cuisinés.
- Boissons non alcoolisées : eaux et jus de fruits.
Cependant, certains produits, comme l’alcool, les viennoiseries ou les produits non alimentaires, restent exclus de cette mesure.
« Une aide précieuse face à l’inflation », a défendu Laurence Garnier, secrétaire d’État à la Consommation, lors du débat. Elle a toutefois précisé qu’une réforme globale des titres-restaurant est à l’étude pour 2025, afin d’en clarifier l’usage et d’apaiser les tensions entre les parties prenantes.
Les restaurateurs en désaccord : un manque à gagner significatif
Si les salariés saluent cette décision, les restaurateurs, eux, crient au déséquilibre. Selon eux, l’élargissement de l’usage des titres-restaurant détourne les consommateurs des établissements de restauration.
« Ces tickets sont un levier pour attirer des clients. En les utilisant dans les supermarchés, on nous enlève cette opportunité, » explique le président de l’Union des Restaurateurs Indépendants.
Les chiffres corroborent cette inquiétude. Depuis l’introduction de la dérogation, certains restaurateurs signalent une baisse de fréquentation, aggravée par des coûts en hausse dans leur secteur.
Quels changements à prévoir pour 2027 ?
Pour le moment, cette mesure devra encore passer par le Sénat. Cependant, un rejet de la loi par la chambre haute semble improbable. En cas d’adoption définitive, les discussions prévues en 2025 pourraient déboucher sur une refonte du dispositif. Les questions centrales incluront :
- Un retour aux usages traditionnels des tickets-restaurant ?
- La possibilité d’élargir encore davantage leur champ d’utilisation ?
- Un plafonnement ou un meilleur encadrement des dépenses ?
Quels produits acheter en supermarché avec vos titres-restaurant ?
Produits autorisés :
- Frais : viandes prêtes à cuire, plats traiteurs, fruits, légumes.
- Surgelés : plats préparés, pizzas, poissons transformés.
- Épicerie : conserves, riz, pâtes.
Produits interdits :
- Glaces, viennoiseries.
- Viandes non transformées.
- Alcool, produits non alimentaires.
Où utiliser vos titres-restaurant ?
Les enseignes partenaires incluent notamment Carrefour, Intermarché, Picard Surgelés, et Monoprix.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Cette mesure est-elle une avancée sociale ou un coup dur pour la restauration ? Votre avis nous intéresse ! Partagez vos réflexions en commentaire.