L’avenir du projet de regroupement des cliniques à La Crau est suspendu. Les débats sur l’implantation d’un grand complexe hospitalier privé ont cristallisé les tensions entre les communes de Toulon, Hyères et La Crau. Mais au-delà de la question de la santé, c’est la souveraineté communale au sein de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM) qui est en jeu.
Un projet de « méga clinique » qui ravive les tensions
La commune de La Crau est au cœur d’un débat intense depuis plus d’un an. Le projet de regroupement des cliniques Sainte-Marguerite (Hyères), Saint-Jean et Saint-Roch (Toulon) dans un vaste complexe hospitalier à La Crau divise les élus et met en péril l’unité affichée de la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM). Ce jeudi 17 octobre, le conseil municipal de La Crau a fait office de ring politique où deux camps s’affrontent.
Deux camps irréconciliables
Christian Simon, maire de La Crau, est à la tête du premier camp, soutenu par des personnalités politiques de poids comme Jean-Louis Masson, président du Département, ainsi que les maires de La Farlède et Solliès-Ville. Selon eux, l’implantation d’un tel établissement de santé dans leur commune serait une « véritable chance » pour répondre à un manque d’offre médicale criant, notamment face au vieillissement de la population.
En face, les maires de deux communes phares de la Métropole, Jean-Pierre Giran (Hyères) et Josée Massi (Toulon), s’y opposent farouchement. Leur argument principal : il est inconcevable de « déshabiller Pierre pour habiller Paul ». Ils refusent de voir les cliniques quitter leurs villes respectives et tentent de trouver des solutions pour développer ces établissements sans qu’ils déménagent.
Le quartier Saint-Augustin en suspens
Le nœud du problème réside dans la nécessité d’adapter le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de La Crau pour permettre l’implantation de la clinique dans le quartier Saint-Augustin. Mais TPM, qui a la main sur ce document stratégique, traîne des pieds et bloque sa validation. Christian Simon le souligne avec amertume : « Nous avons besoin de ce PLU pour faire avancer d’autres projets. »
Pour tenter de débloquer la situation, le maire de La Crau a décidé d’organiser un débat au conseil municipal, en posant la question centrale : quelle attitude adopter face à TPM ? Faut-il céder sur le projet de clinique pour voir enfin le PLU validé, ou persister au risque de voir les autres projets municipaux paralysés ?
Une opposition politique qui s’intensifie
Le débat a révélé des fractures profondes au sein du conseil municipal de La Crau. Plusieurs élus, comme Hervé Cilia, Julien Diamant et Manu Bielecki, ont fait entendre leur voix en faveur de la clinique. « Cette nouvelle offre de santé est cruciale pour notre population vieillissante », a insisté Cilia. Diamant a renchéri : « Renoncer à ce projet, c’est passer à côté d’une grande opportunité. »
Pour ces élus, TPM exerce un chantage inacceptable en liant l’approbation du PLU à l’abandon du projet de clinique. L’attitude de la Métropole est perçue comme une tentative de prise en otage de La Crau. « Lorsque l’on parle de santé, il est inadmissible de poser des ultimatums », s’insurge Denise Buscaglia-Rebouleau.
Vers une scission au sein de la Métropole ?
La question de savoir si La Crau doit rester au sein de TPM a même été posée par certains élus comme Alain Roquebrun : « Est-ce qu’on doit rester dans cette Métropole ? » L’opposant Jean Codomier a également mis en cause la démocratie au sein de TPM, accusant les grandes villes de vouloir imposer leur volonté aux plus petites communes.
Pour d’autres, comme Paule Mistre, la situation est plus pragmatique : « La clinique doit sortir du PLU pour faire avancer les autres projets. » Jean-Pierre Emeric abonde dans ce sens, préférant « avoir un peu que rien du tout. »
Christian Simon, de son côté, tente de jouer l’apaisement, tout en maintenant la pression sur TPM : « Si on s’oppose à TPM, on n’aura pas de PLU, et c’est un problème. » Il préconise d’avancer sur le PLU en sortant temporairement la zone de la clinique, tout en espérant rouvrir le dossier plus tard.
Jean-Pierre Giran contre-attaque : pas de chantage, mais des règles
Du côté de la Métropole, Jean-Pierre Giran n’a pas tardé à réagir aux accusations venant de La Crau. Pour lui, il n’y a pas de chantage, mais simplement l’application des règles : « Un plan local d’urbanisme doit respecter le Schéma de cohérence territoriale (Scot), qui stipule que les équipements de santé doivent se situer dans le cœur métropolitain. »
Selon Giran, juridiquement, le quartier Saint-Augustin ne fait pas partie de ce cœur, et y implanter une clinique serait tout simplement « impossible ». Il prévient également que tout PLU qui irait à l’encontre de ces règles serait annulé par l’État. « Ce que Monsieur Simon organise ressemble plus à un meeting politique qu’à un vrai débat municipal », a-t-il taclé.
Le projet de clinique Saint-Jean à Toulon avance
Pendant que La Crau se débat pour son méga projet, à Toulon, la maire Josée Massi a déjà trouvé une alternative pour l’extension de la clinique Saint-Jean. Dès le début, Massi s’est opposée au déménagement des cliniques toulonnaises à La Crau, redoutant que Toulon devienne un désert médical.
Son plan : céder l’école Sainte-Catherine, située à proximité de la clinique Saint-Jean, pour permettre l’expansion de l’établissement. En échange, l’école serait déplacée dans un nouveau groupe scolaire à quelques centaines de mètres. Un terrain de près de 5.000 m² serait ainsi libéré pour les travaux.
Une question de souveraineté municipale
Au-delà de l’aspect sanitaire, cette affaire de méga clinique met en lumière une autre problématique : celle de la souveraineté des communes au sein de TPM. Depuis sa création, l’ancien président de la Métropole, Hubert Falco, rappelait sans cesse que chaque maire est souverain dans sa commune. Mais avec l’arrivée de Jean-Pierre Giran à la tête de TPM, certains élus estiment que la donne a changé.
À La Crau, le conseil municipal refuse de laisser deux grandes villes dicter leur volonté aux autres communes. Pour Jean-Pierre Giran, cette accusation est infondée : « Tous les sujets sont abordés lors des réunions métropolitaines, et toutes les décisions sont prises à l’unanimité. »
Chers lecteurs, que pensez-vous de ce projet de méga-clinique à La Crau ? Estimez-vous que la Métropole TPM respecte suffisamment la souveraineté des communes ? N’hésitez pas à partager votre avis dans les commentaires ci-dessous.
Nous voulons que la clinique sainte marguerite reste à Hyeres car tout le monde les personnes âgés qui ne peuvent pas ce déplacer pour un I R M ou autre ou il faut attendre 6a8mois comment vont ils faire moi qui a 88 ans et mon mari 91 ans ont ne conduit plus alors????ont doit rester sans soins la clinique sainte Marguerite peut estre réouverte mais cela est politique et avec des gros sous à la clé pour certains dommage que notre voix reste nul. Y bridenne