Mobilisation des Anti-Bassines : La Gendarmerie Déclenche un Incendie
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis ce vendredi pour s’opposer à la construction de deux bassines dans le Poitou. Cette marche familiale a rapidement pris une tournure dramatique lorsque des flammes ont embrasé un champ à Migné-Auxances, au nord-ouest de Poitiers, en marge de la manifestation. L’incendie s’est déclaré peu avant 16 heures, lors du passage des manifestants, après les sommations des gendarmes et l’utilisation de grenades lacrymogènes, comme l’a confirmé la préfecture. Les militants écologistes ont été sommés de quitter le secteur, la situation devenant incontrôlable.
L’Incendie et ses Conséquences
La préfecture a confirmé que l’incendie a éclaté à la suite des sommations des forces de l’ordre. Le collectif Les Soulèvements de la Terre a réagi sur le réseau social X, accusant les forces de l’ordre d’être responsables de l’incendie. « Après avoir tenté de l’éteindre, les manifestants se sont éloignés pour se mettre en sécurité alors que les flammes se propageaient rapidement », a communiqué le collectif.
Des vidéos partagées en ligne montrent la marche arrêtée et les manifestants rebroussant chemin face aux flammes. Cette situation a également été couverte par plusieurs journalistes présents sur place.
Une Sécurité Renforcée par le Gouvernement
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé en début de semaine la mobilisation de plus de 3 000 gendarmes et policiers pour encadrer ces manifestations. Des hélicoptères et des drones devaient également être déployés pour surveiller la situation et prévenir toute violence, en référence aux événements violents de Sainte-Soline en octobre dernier.
Direction des « Sites Sensibles »
Ce vendredi, la marche a débuté vers 15 heures, les manifestants se dirigeant vers deux « sites sensibles » : un méthaniseur agricole et l’usine de conditionnement de semences Cérience, à Cissé. Cette dernière est classée Seveso et emploie 150 salariés.
Près de cette coopérative, une partie des manifestants s’est masquée et casquée, selon le préfet de la Vienne, Jean-Marie Girier. Pour éviter un affrontement direct, les forces de l’ordre ont lancé trois grenades lacrymogènes. « Il se trouve qu’un feu de chaume s’est déclenché. Quelques jours avant, ce terrain avait été moissonné par l’agriculteur propriétaire », a-t-il précisé.
Les manifestants ont ensuite été guidés par les moyens aériens de la gendarmerie nationale, équipés de haut-parleurs, pour évacuer la zone.
Tensions Matinales à Melle
Des frictions avaient également eu lieu plus tôt dans la journée à Melle, dans les Deux-Sèvres, sur le site du « Village de l’Eau », où les manifestations étaient interdites. La préfecture a confirmé l’utilisation de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Un Pique-Nique Festif Déplacé
Malgré les tensions, l’ambiance était décrite comme festive et mesurée par Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci. France Bleu Poitou a rapporté que Les Soulèvements de la Terre avaient déplacé le lieu du pique-nique initialement prévu dans la forêt de Saint-Sauvant vers le parc du Pré Sec à Migné-Auxances. Le nouveau lieu n’était pas soumis à une interdiction de manifester, et Linda Lazare, porte-parole du collectif, a évoqué de nombreux contrôles et fouilles dans la zone initiale.
Vers midi, les manifestants étaient présents par centaines sur le nouveau site, avec environ 1 500 personnes réunies pour pique-niquer et chanter en opposition aux projets de bassines agricoles. Un second rassemblement est prévu ce samedi 20 juillet sur le port de La Rochelle.
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