Explosion de Talkies-Walkies au Liban : Israël Responsable ?

Que s’est-il passé exactement ?

Le Liban est une nouvelle fois secoué par une série d’explosions meurtrières. Le mercredi 18 septembre 2024, des explosions de talkies-walkies ont tué au moins 14 personnes et blessé plus de 450 autres. Ces appareils de communication, utilisés par le Hezbollah, ont explosé simultanément dans plusieurs régions du pays, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, Saïda et Baalbeck. Le ministère de la Santé libanais a confirmé ce lourd bilan, déjà aggravé par des explosions similaires la veille, impliquant cette fois des bipeurs.

Pourquoi des talkies-walkies ont explosé ?

Selon le ministère libanais des Communications, les radios portatives ayant explosé étaient d’un modèle obsolète fabriqué par la société japonaise ICOM. Ces modèles, non officiels et non autorisés, auraient été introduits au Liban sans contrôle de sécurité adéquat. Il semble que la majorité des appareils actuellement en circulation soient des contrefaçons d’anciens modèles IC-V82, dont la production a été stoppée en 2014. Les autorités soupçonnent une manipulation délibérée des appareils pour en faire des armes de destruction.

Le rôle du Hezbollah et l’implication israélienne

Les talkies-walkies et bipeurs concernés étaient utilisés par des membres du Hezbollah, un groupe armé chiite pro-iranien très influent au Liban. Après les explosions de bipeurs qui ont fait 12 morts le mardi 17 septembre 2024, le Hezbollah a rapidement pointé du doigt Israël, accusant l’État hébreu d’être à l’origine de ces attaques. Israël, de son côté, ne commente pas directement ces accusations, mais le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé que le conflit se déplaçait progressivement vers le nord, en référence à la frontière avec le Liban.

Un contexte de guerre larvée ?

Ces explosions surviennent dans un contexte régional tendu, alors que le Hezbollah a ouvert un front contre Israël depuis près d’un an dans le sud du Liban. La banlieue sud de Beyrouth, où ont eu lieu les explosions, abrite également la direction et les principales infrastructures du parti. Des experts estiment que ces explosions sont le signe d’une escalade dans un conflit déjà en ébullition, qui pourrait précipiter une guerre de plus grande ampleur dans la région.

Des funérailles sous haute tension

Les explosions de mercredi ont eu lieu au moment des funérailles de quatre membres du Hezbollah tués la veille dans les explosions de bipeurs. À Beyrouth, des témoins ont rapporté une scène de panique, où les membres du Hezbollah tentaient de retirer frénétiquement les batteries de leurs talkies-walkies, craignant de nouvelles détonations. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des militants jetant des pièces détachées dans des conteneurs métalliques pour éviter d’autres explosions.

Les réactions internationales

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira d’urgence ce vendredi à la demande de l’Algérie pour discuter des récentes explosions au Liban. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a déclaré que les « objets civils » ne doivent pas être transformés en armes, soulignant la nécessité de contrôler rigoureusement leur utilisation. En parallèle, la Maison Blanche a mis en garde contre une escalade, affirmant que les États-Unis ne sont pas impliqués dans ces explosions. Cependant, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, n’a pas souhaité commenter plus en détail l’origine de ces attaques.

Des appareils achetés récemment

Selon Reuters, les talkies-walkies explosifs auraient été achetés il y a seulement cinq mois, à la même période que les bipeurs. Ces deux types d’appareils semblent avoir été manipulés pour provoquer des explosions synchronisées. Il est également révélé que ces équipements n’ont pas été achetés par des canaux officiels, ce qui aurait permis d’introduire des versions contrefaites plus facilement.

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