Des missiles pour Kiev : un nouveau chapitre du conflit russo-ukrainien
Les États-Unis ont approuvé l’utilisation par l’Ukraine de missiles à longue portée sur des cibles russes, une décision qui marque un tournant dans l’escalade de la guerre en Ukraine. Volodymyr Zelensky a accueilli la nouvelle avec une prudence caractéristique : « Les missiles parleront d’eux-mêmes », a-t-il déclaré, évitant tout triomphalisme.

Des attaques russes intensifiées avant l’hiver
La nuit du 18 novembre a vu une recrudescence des frappes russes sur l’Ukraine. Deux missiles balistiques Iskander-M et une roquette guidée X-59 ont été tirés depuis les régions frontalières russes. Onze drones kamikazes de type Shahed ont également été lancés, dont huit ont été interceptés par la défense ukrainienne, selon le Commandement des Forces aériennes.
Le rôle clé des systèmes de défense aérienne
Ces derniers mois, les Forces de défense ukrainiennes ont multiplié les interceptions, réduisant l’efficacité des frappes russes. Cependant, l’ampleur des attaques laisse envisager une stratégie de terreur visant à épuiser les ressources ukrainiennes à l’approche de l’hiver.
Guerre énergétique : l’Ukraine coupe le robinet du gaz russe vers l’Europe
En parallèle du conflit militaire, l’Ukraine a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas l’accord de transit avec Gazprom, mettant fin à des décennies de dépendance énergétique européenne au gaz russe via son réseau. Cet arrêt prévu pour le 31 décembre 2024 soulève des questions cruciales sur la sécurité énergétique du continent.
Les conséquences sont potentiellement lourdes : une hausse des prix de l’énergie et des tensions économiques, bien que les experts écartent un effondrement énergétique pour l’Europe cet hiver.

Pourquoi maintenant ? Une stratégie calculée
L’Ukraine aurait pu mettre fin au contrat de transit dès 2022, après l’invasion russe, mais a choisi de respecter ses engagements avec l’Europe. « Gazprom ne payait pas le tarif complet, ce qui rendait cette opération déficitaire », explique Oleksiy Chernyshov, PDG de Naftogaz.
En cessant le transit, Kiev espère affaiblir davantage les revenus russes utilisés pour financer la guerre. L’Europe, de son côté, a diversifié ses sources d’approvisionnement, réduisant sa dépendance au gaz russe à 15 %.
Quels impacts pour l’Ukraine et l’Europe ?
L’arrêt du transit poussera l’Ukraine à reconfigurer son réseau pour répondre à ses besoins domestiques. Cependant, cette décision pourrait également entraîner une augmentation des tarifs pour les consommateurs ukrainiens, car les coûts d’entretien de l’infrastructure seront entièrement assumés par Kiev. Source
Une Europe mieux préparée ?
Depuis 2022, l’Europe a intensifié sa diversification énergétique. Si des pays comme l’Allemagne et la France ont renforcé leurs partenariats pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), d’autres, comme la Hongrie ou la Slovaquie, restent vulnérables aux changements brusques d’approvisionnement.
Israël-Liban : Nouvelle escalade de tensions après des frappes à Beyrouth
Deux frappes aériennes israéliennes ont secoué Beyrouth ce dimanche, provoquant la mort de figures du Hezbollah et semant la panique dans des quartiers densément peuplés. Ces bombardements ciblés surviennent dans un contexte de tensions régionales accrues et de pressions internationales.
Une frappe meurtrière à Ras Al-Nabaa
Le quartier résidentiel de Ras Al-Nabaa a été le théâtre d’une première attaque, visant Mohamed Afif, chef des relations médias du Hezbollah. Le raid a frappé un bâtiment affilié au parti syrien Baas, causant quatre morts et quatorze blessés, dont deux enfants, selon les autorités libanaises. Des témoins rapportent une atmosphère de chaos, exacerbée par l’absence de tout avertissement préalable.
Melhem Khalaf, ancien bâtonnier et député indépendant, a dénoncé ces attaques comme une violation flagrante du droit humanitaire. Il a également souligné le vide politique persistant au Liban, appelant à l’élection d’un président capable de restaurer la souveraineté nationale.
Un quartier commerçant également touché
Quelques heures plus tard, une frappe s’est abattue sur le quartier animé de Mar Elias, touchant une voiture et un magasin d’appareils électroniques. Le bilan fait état de deux morts et treize blessés. L’armée israélienne a confirmé avoir éliminé une figure clé du Hezbollah, accusée de participer directement aux activités terroristes contre Israël.
Ces attaques à Beyrouth s’inscrivent dans une escalade plus large. Simultanément, des raids israéliens sur la bande de Gaza ont causé plusieurs dizaines de morts, accentuant une crise humanitaire déjà dramatique.
Un climat de guerre prolongé
Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique et politique, voit ses tensions internes exacerbées par ces frappes. Alors que la communauté internationale tarde à réagir, la population civile subit de plein fouet les conséquences de ce conflit prolongé.
Soudan : un cessez-le-feu de l’ONU peut-il vraiment infléchir la guerre ?
Le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à voter une résolution cruciale pour le Soudan. Ce texte, porté par le Royaume-Uni et la Sierra Leone, appelle à un cessez-le-feu immédiat entre l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Depuis avril 2023, le conflit entre ces deux factions a déjà fait des dizaines de milliers de morts et forcé plus de 11 millions de personnes à fuir leur foyer, selon les Nations unies.
Ce projet de résolution exhorte les belligérants à protéger les civils, à éviter l’utilisation des violences sexuelles comme arme de guerre, et à garantir un accès humanitaire sécurisé. Mais sur le terrain, la situation reste désespérante. Les combats s’intensifient, chacun des camps cherchant à s’imposer par la force, a récemment alerté Rosemary DiCarlo, sous-secrétaire générale de l’ONU pour les affaires politiques.
La famine guette 26 millions de Soudanais, tandis que les accusations de crimes de guerre se multiplient. Cette guerre ravage également le Darfour, où un embargo sur les armes est régulièrement violé. Les Émirats arabes unis, souvent accusés d’armer les FSR, rejettent ces accusations. Pendant ce temps, la Russie, membre du Conseil avec droit de veto, s’aligne davantage avec le général Burhane, ce qui pourrait compliquer l’adoption du texte.
Ce n’est pas la première fois que l’ONU intervient sans succès. Des appels à un cessez-le-feu en mars et en juillet ont échoué. La résolution en discussion demande toutefois au secrétaire général, Antonio Guterres, d’envisager un mécanisme de surveillance en cas d’accord. Mais Guterres reste sceptique sur la possibilité de déployer une force onusienne efficace dans ce contexte.
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