Un mammifère mystérieux réapparaît après 70 ans d’absence
Le cerf porte-musc (Moschus cupreus), un animal énigmatique doté de longues canines rappelant celles des tigres à dents de sabre, refait surface dans les montagnes reculées de l’Afghanistan. Ce mammifère, observé pour la dernière fois en 1948, a récemment été repéré par des chercheurs de l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS) dans la province du Nuristan, une région escarpée et boisée du nord-est du pays.
Des observations rares mais précieuses
Les scientifiques ont eu la chance d’observer ce cerf discret à cinq reprises, répertoriant notamment un mâle solitaire ainsi qu’une femelle accompagnée de son petit. Ce retour inattendu marque un moment clé pour la biodiversité afghane, bien que le cerf porte-musc reste classé comme espèce en danger critique.
Pourquoi le cerf porte-musc est-il si convoité ?
La rareté de cet animal est amplifiée par la valeur de ses glandes à musc, recherchées sur le marché noir. Le musc, utilisé dans la parfumerie et la médecine traditionnelle chinoise, peut atteindre jusqu’à 35 000 euros le kilogramme. Cette exploitation intensive, combinée à la destruction de son habitat, menace gravement la survie de l’espèce.

Un défi de conservation dans un contexte d’insécurité
Protéger le cerf porte-musc en Afghanistan n’est pas une tâche aisée. L’instabilité politique et la difficulté d’accès aux zones montagneuses où il vit compliquent les efforts des ONG. Ces régions, situées à environ 3 000 mètres d’altitude, restent largement inexplorées, ce qui limite la collecte de données sur la faune locale.
Un patrimoine naturel en péril
Selon Peter Zahler, membre de la WCS, le cerf porte-musc est l’un des trésors vivants de l’Afghanistan. Avec des espèces emblématiques comme le léopard des neiges, il représente une partie essentielle du patrimoine naturel de ce pays. Pourtant, sans une intervention rapide, ces espèces pourraient disparaître à jamais.
Les caractéristiques uniques du cerf porte-musc
Le cerf porte-musc se distingue par son apparence inhabituelle. Contrairement aux cervidés classiques, il ne possède pas de bois mais arbore de longues canines supérieures, utilisées non pas pour chasser, mais pour séduire les femelles. Ce comportement, couplé à son allure nocturne et solitaire, lui confère une aura presque mystique.
Un mode de vie adapté aux conditions extrêmes
Vivant dans des zones montagneuses et boisées, le cerf porte-musc est parfaitement adapté à son environnement. Ses longues pattes arrière lui permettent de se déplacer par bonds, tandis que son régime alimentaire se compose principalement de lichens et de jeunes pousses. Ces adaptations le rendent particulièrement vulnérable aux changements environnementaux.
La nécessité d’une action internationale
Pour assurer la survie du cerf porte-musc, une coopération internationale est essentielle. La mise en place de zones protégées et la lutte contre le braconnage doivent devenir des priorités. Cependant, ces efforts nécessitent une stabilité politique et des ressources financières conséquentes, souvent difficiles à obtenir dans des régions en conflit.
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