Rugby : Élections FFR 2024 – Un scrutin sous tension, des ambitions déchaînées

Qui de Florian Grill ou Didier Codorniou prendra la tête de la Fédération Française de Rugby ?

Les élections à la présidence de la Fédération Française de Rugby (FFR) s’annoncent explosives. Le 19 octobre, le rugby français saura qui, de Florian Grill ou de Didier Codorniou, sera élu à la tête de l’institution. Après des mois de campagne intense, marqués par des échanges tendus et des visions opposées, l’avenir du rugby hexagonal est en jeu.

Une bataille sans précédent

La campagne pour la présidence de la FFR a pris une tournure inattendue. Ce qui devait être un débat de fond sur l’avenir du rugby français s’est transformé en une véritable guerre de position. Florian Grill, président sortant, défend son bilan avec acharnement, mettant en avant ses actions pour renforcer le rugby à la base et soutenir les clubs. De l’autre côté, Didier Codorniou, ancien international au 32 sélections, se pose en réformateur, promettant de remettre de l’ordre dans l’encadrement des équipes de France.

Liste des enjeux principaux

1. Augmenter le nombre de licenciés
   Florian Grill a fait de la hausse des licenciés une priorité, avec des ressources régionales augmentées de 50 %. Une sécurité renforcée et un plan anti-violence sont aussi au cœur de son programme.
2. Soutien financier aux clubs
   Grill souhaite transformer la FFR en une « Fédération à mission », aidant financièrement les clubs de tous les territoires. Des partenariats avec des entreprises comme TotalEnergies et Adidas sont déjà en place.
3. Redresser les comptes de la Fédération
   La FFR doit faire face à un déficit de 10 millions d’euros lié à la Coupe du monde. Grill promet de redresser les finances en trois ans sans impacter les clubs.

La candidature Codorniou : « Remettre de l’ordre dans le rugby »

Didier Codorniou, lui, a un tout autre discours. Il prône un retour à des valeurs plus traditionnelles du rugby et accuse l’actuel président d’avoir laissé l’institution s’affaiblir. « Il faut remettre de l’ordre dans l’encadrement des équipes de France », a-t-il déclaré lors d’une récente interview à l’AFP. Pour lui, la Fédération doit concentrer ses efforts sur le rugby à XV et le développement du rugby féminin, deux axes qu’il juge fondamentaux pour redynamiser le nombre de licenciés.

Codorniou : un programme axé sur l’action

1. Renforcer la cohésion des équipes nationales
   Selon Codorniou, l’encadrement des équipes de France doit être réorganisé pour créer une dynamique plus forte, tant chez les hommes que chez les femmes.
2. Rapprocher la FFR des clubs locaux
   Le candidat souhaite renforcer les liens entre la FFR et les clubs amateurs. Il appelle à une gestion plus décentralisée et une meilleure répartition des ressources.
3. Améliorer l’infrastructure rugbystique
   Codorniou prévoit un grand plan pour moderniser les stades et les terrains à travers tout le pays, mettant l’accent sur les régions moins favorisées.

Un duel aux conséquences profondes

Bien que la campagne ait été marquée par des échanges parfois virulents, les deux candidats s’accordent sur un point : le rugby français est à un tournant. Le résultat du scrutin de samedi aura des conséquences durables sur la structuration du rugby en France, tant sur le plan national qu’international. Si Florian Grill a déjà annoncé vouloir renforcer la place de la France au sein de World Rugby, Didier Codorniou appelle à une refonte totale de l’organisation interne de la Fédération pour redonner au rugby tricolore son lustre d’antan.

L’issue de ce duel reste incertaine, et quel que soit le vainqueur, il devra faire face à des défis de taille, à commencer par la gestion des finances de la FFR et la préparation des prochaines grandes compétitions internationales. Le soutien populaire, notamment celui des clubs locaux, sera déterminant pour la suite.