Des initiatives concrètes pour un développement durable
La ville face à la pression immobilière : un retour à l’agriculture nécessaire ?
Dans un contexte où la bétonisation menace les espaces verts, la municipalité de La Seyne-sur-Mer a pris une décision stratégique en faveur de l’agriculture urbaine. Avec la signature récente d’un bail rural entre la ville et Aurélia Galdin, agricultrice certifiée bio, la commune met en lumière sa volonté de préserver et de valoriser les terres agricoles disponibles sur son territoire. Cette démarche s’inscrit dans un projet global visant à concilier développement urbain et respect de l’environnement. Mais qu’est-ce que cela implique réellement pour la région ?

Deux zones agricoles stratégiques : Gaumin et Coste Chaude, des pôles d’innovation agricole ?
Deux terrains à forte valeur agronomique ont été identifiés dans les quartiers de Gaumin et Coste Chaude. Ces zones, jusqu’ici laissées en friche ou destinées à d’autres usages, vont bénéficier d’un reclassement dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de La Seyne-sur-Mer. L’objectif ? Permettre l’installation d’exploitations agricoles en cohérence avec une politique de développement durable. Le potentiel de ces terrains a été confirmé par des études menées en collaboration avec la Chambre d’agriculture du Var. La question reste cependant ouverte : ce modèle d’agriculture urbaine est-il la clé pour endiguer la bétonisation qui menace la région ?
Aurélia Galdin : une figure de proue pour l’agriculture locale ou un cas isolé ?
Aurélia Galdin, agricultrice bio depuis 2020, incarne cette nouvelle vague d’agriculteurs urbains. Après quinze années passées dans la viticulture, elle a choisi de se tourner vers la culture de plantes aromatiques qu’elle commercialise sous sa propre marque « Arômes et Vertus ». Jusqu’à présent installée au Beausset, elle est désormais prête à rapatrier son exploitation à La Seyne-sur-Mer, à seulement cinq minutes de son domicile. Mais pourquoi ce déménagement est-il si symbolique ?
« C’est un retour aux sources », confie Aurélia Galdin. En effet, ces terrains plus plats et plus accessibles que ceux du Beausset lui permettent de cultiver de manière plus écologique, avec l’utilisation de broyat 100% naturel. Elle se projette avec optimisme dans cette nouvelle aventure, bien que la première année ne permette qu’une petite production. Ce projet met en lumière les défis auxquels sont confrontés les agriculteurs urbains : trouver des terres disponibles, les remettre en état, et surmonter les contraintes de l’espace limité en milieu urbain.
Un bail rural pour garantir la pérennité des terres agricoles : une mesure efficace ?
La mise à disposition des terrains de Gaumin a été facilitée par la signature d’un bail rural de neuf ans entre la maire Nathalie Bicais et Aurélia Galdin. Ce bail marque un tournant pour la commune, qui souhaite accompagner et soutenir les initiatives agricoles. Parmi les mesures prises : une exonération des trois premières années de fermage, ainsi que la pose d’un compteur et d’une clôture à la charge de la ville. Ces mesures sont-elles suffisantes pour encourager d’autres agriculteurs à suivre le même chemin ? Ou faudra-t-il envisager des incitations plus fortes pour vraiment stimuler une renaissance de l’agriculture locale ?
Un projet porteur pour l’avenir de l’agriculture urbaine ?
Cette initiative de La Seyne-sur-Mer, loin d’être isolée, s’inscrit dans une dynamique régionale. La commune travaille en collaboration avec les villes voisines de Six-Fours et d’Ollioules pour la création d’une zone agricole protégée. Le zonage, actuellement en cours de validation par les services de l’État, pourrait bien représenter une solution durable pour préserver les terres agricoles face à la pression immobilière croissante. Mais comment garantir que ces zones agricoles ne se réduisent pas avec le temps face à l’expansion urbaine ?
L’avenir de l’agriculture urbaine à La Seyne-sur-Mer : un modèle à suivre ?
La ville a également lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour les terrains de Gaumin, afin de trouver des porteurs de projets capables de s’installer et de développer une agriculture durable. Si pour l’instant, seule la candidature d’Aurélia Galdin a été retenue, cette première étape marque le début d’un changement de paradigme pour La Seyne-sur-Mer. Un modèle pourrait-il ainsi voir le jour et inspirer d’autres communes à travers la France ?
Conclusion : Vers un nouveau pacte entre ville et nature ?
La reconquête des terres agricoles à La Seyne-sur-Mer montre une volonté politique claire de redonner vie à des espaces naturels tout en luttant contre la bétonisation. La collaboration entre les pouvoirs publics, la Chambre d’agriculture, et les agriculteurs locaux, comme Aurélia Galdin, semble être la clé de ce succès. L’avenir de l’agriculture urbaine pourrait bien se dessiner ici, mais des questions subsistent : ce modèle est-il scalable ? D’autres villes suivront-elles cet exemple, ou bien restera-t-il un cas isolé ?