Mayotte en ruines : quel avenir pour l’île après Chido ?
Destruction massive et bilan humain dramatique
Le cyclone Chido, décrit comme le plus puissant à avoir frappé Mayotte en près d’un siècle, a laissé l’île dans un état de dévastation totale. Avec des rafales atteignant 220 km/h, les conséquences sont catastrophiques : bidonvilles rasés, infrastructures publiques ébranlées, et un bilan humain que les autorités peinent à établir. « Nous craignons plusieurs centaines, voire des milliers de morts », a déclaré le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.
Une urgence humanitaire sans précédent
La priorité des secours est de rétablir les communications et de fournir une aide d’urgence. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et à l’électricité reste un défi majeur, alors que les routes sont impraticables et les équipements de base hors d’usage. La Croix-Rouge française, en collaboration avec d’autres ONG comme le Secours populaire et Médecins du Monde, a lancé des appels aux dons pour soutenir les 320 000 habitants de l’archipel, dont plus des trois quarts vivent sous le seuil de pauvreté.
Des bidonvilles anéantis
Les zones les plus vulnérables, notamment les bidonvilles très peuplés, ont été entièrement détruites. Beaucoup de résidents, souvent sans papiers, n’ont pas rejoint les abris prévus par les autorités, craignant d’être expulsés. « Ces gens-là sont restés jusqu’à la dernière minute. Quand ils ont vu l’intensité du phénomène, il était déjà trop tard », a expliqué Ousseni Balahachi, un infirmier retraité.

Mobilisation nationale et internationale
Un pont aérien a été organisé depuis La Réunion pour acheminer du matériel et du personnel médical. 1600 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer la sécurité et prévenir les pillages. Le président Emmanuel Macron, en visite en Corse, a promis un soutien renforcé. De son côté, la Commission européenne a déclaré être prête à intervenir.
L’île face à des défis colossaux
Mayotte, déjà fragilisée par une pauvreté chronique et des infrastructures déficientes, est confrontée à un défi immense. Les autorités locales ont demandé la déclaration de l’état d’urgence pour protéger les populations sinistrées. La reconstruction s’annonce longue et coûteuse.