La Variole Simienne, une Urgence Sanitaire Mondiale : Quels Enjeux pour l’Afrique ?
*La variole du singe, variole simienne, orthopoxvirose simienne, infection à virus monkeypox ou désormais « mpox » selon la terminologie adoptée le 28 novembre 2022 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
L’OMS active une nouvelle fois son plus haut niveau d’alerte mondiale face à la variole simienne, une maladie qui connaît une résurgence inquiétante en Afrique. Quels sont les risques réels pour le reste du monde ?
Pourquoi l’OMS a-t-elle Déclenché une Alerte Maximale ?
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment activé son plus haut niveau d’alerte sanitaire mondiale en réponse à l’augmentation rapide des cas de variole simienne en Afrique. Ce type d’alerte, rarement utilisé, permet de mobiliser plus rapidement des ressources financières, des experts et des stratégies pour contenir la propagation du virus. Une décision qui n’a pas été prise à la légère, comme l’a souligné le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse.
Cette alerte maximale découle d’une réunion d’urgence tenue par un comité d’experts de l’OMS. Les 15 membres de ce comité ont unanimement reconnu que la situation actuelle répondait aux critères pour déclarer une urgence de santé publique de portée internationale. Un avis qui a été immédiatement validé par le chef de l’OMS.
Une Situation à Prendre au Sérieux : Que Savons-Nous de cette Épidémie ?
La variole simienne, également connue sous le nom de « mpox », est une maladie virale zoonotique qui peut se transmettre de l’animal à l’homme, mais aussi entre humains par contact étroit. La souche actuellement en circulation, le clade 1b, est particulièrement préoccupante. Contrairement aux souches précédentes, qui provoquaient principalement des éruptions localisées, le clade 1b est responsable d’éruptions cutanées généralisées sur tout le corps, ce qui le rend plus virulent et potentiellement plus mortel. Le taux de mortalité lié à cette souche est estimé à 3,6 %, un chiffre qui suscite une inquiétude croissante parmi les experts de santé publique.
L’épidémie actuelle a démarré en République démocratique du Congo (RDC) et s’est rapidement étendue à d’autres pays d’Afrique centrale, notamment le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda. Des pays qui, jusqu’à récemment, n’avaient jamais signalé de cas de variole simienne. Selon le Dr Tedros, cette propagation rapide est un signe clair que le virus est devenu plus contagieux et que des mesures immédiates sont nécessaires pour prévenir une crise sanitaire mondiale.
Le Rôle de l’Union Africaine : Un Appel à l’Action Immédiate
L’urgence sanitaire déclarée par l’OMS a également été suivie par l’Union africaine, qui a lancé son propre niveau d’alerte maximum via son agence de santé, l’Africa CDC. Ce geste souligne la gravité de la situation en Afrique, où 38 465 cas ont été recensés dans 16 pays depuis janvier 2022, avec un total de 1 456 décès. Plus alarmant encore, le nombre de cas a augmenté de 160 % en 2024 par rapport à l’année précédente.
L’Afrique CDC a lancé un appel urgent à l’action pour stopper la propagation de la variole simienne sur le continent, soulignant la nécessité d’investir davantage dans les capacités de diagnostic, les réponses de santé publique et les efforts de vaccination. Ces mesures sont jugées essentielles pour éviter que l’épidémie ne s’étende davantage, tant en Afrique qu’à l’échelle mondiale.
Un Virus Sous Surveillance : Comment l’OMS Coordonne la Riposte
Face à cette situation, l’OMS a réaffirmé son engagement à coordonner une réponse mondiale dans les jours et les semaines à venir. Cela inclut une collaboration étroite avec les pays touchés, en tirant parti de la présence de l’OMS sur le terrain pour renforcer la surveillance, prévenir la transmission du virus, et traiter les personnes infectées.
Le Dr Tedros a cependant prévenu que cette tâche ne sera pas facile. Chaque pays est confronté à des défis uniques, en raison des différences dans les modes de transmission et les niveaux de risque associés à l’épidémie. L’OMS se trouve ainsi face à un défi de taille : harmoniser une réponse mondiale tout en tenant compte des particularités locales.
Quels Sont les Symptômes à Surveiller ?
Il est crucial de rappeler les symptômes associés à la variole simienne. Outre les éruptions cutanées qui peuvent se répandre sur tout le corps, les personnes infectées peuvent également présenter de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, et une fatigue générale. Les lésions peuvent également apparaître sur la bouche, le visage et les parties génitales, selon la gravité du cas.
En l’absence de traitement spécifique, la gestion de la maladie repose principalement sur le traitement des symptômes et la prévention des complications. La vaccination est également un outil clé dans la lutte contre la propagation du virus, bien qu’elle ne soit pas encore largement disponible dans toutes les régions touchées.
L’Avenir de la Lutte Contre la Variole Simienne
Alors que l’OMS et les autorités sanitaires du monde entier se mobilisent pour endiguer cette nouvelle vague de variole simienne, des questions subsistent quant à l’évolution de la situation. Les leçons tirées de l’épidémie de 2022, où le clade 2 s’était propagé dans une centaine de pays, sont aujourd’hui plus pertinentes que jamais.
Le monde est-il mieux préparé pour faire face à une épidémie mondiale de variole simienne ? Les efforts de prévention et de vaccination seront-ils suffisants pour contenir la propagation de cette maladie mortelle ? Ce sont des questions auxquelles les semaines et les mois à venir devront répondre.