Géorgie : Mikheïl Kavelachvili, un président prorusse au cœur de la tourmente politique ?

La Géorgie traverse une crise politique majeure après la désignation controversée de Mikheïl Kavelachvili comme nouveau président par un collège électoral dominé par le parti au pouvoir, Rêve géorgien. Ce vote, boycotté par l’opposition, a été qualifié d’illégal par l’actuelle présidente pro-occidentale Salomé Zourabichvili, qui refuse de céder son mandat sans nouvelles élections législatives.

Cette nomination, intervenue le 14 décembre 2024, a exacerbé les tensions dans ce pays du Caucase. Des milliers de manifestants dénoncent un processus électoral biaisé et accusent le gouvernement de se rapprocher de Moscou. Les rues de Tbilissi ont vu défiler des protestataires déterminés, certains tournant en dérision Kavelachvili, ancien joueur de soccer, en jouant au ballon devant le Parlement.

Le Premier ministre Irakli Kobakhidzé a défendu la désignation, affirmant que la présidence retrouverait « sa mission constitutionnelle et sa dignité ». Mais cette déclaration peine à convaincre une population divisée, qui perçoit Kavelachvili comme un pantin de Bidzina Ivanichvili, milliardaire et fondateur de Rêve géorgien.

Depuis l’annonce de la suspension des négociations d’adhésion à l’Union européenne jusqu’en 2028, les rassemblements antigouvernementaux se multiplient. Des femmes manifestent pour protéger leurs enfants, tandis qu’une banderole exposant des visages tuméfiés de victimes présumées de violences policières illustre la brutalité des répressions.

Amnistie internationale a dénoncé des pratiques de dispersion brutale et des détentions arbitraires. Plus de 400 arrestations ont été recensées depuis le début des manifestations, fin novembre. Pourtant, malgré la répression, les protestataires restent mobilisés, réclamant justice et démocratie.

Les tensions en Géorgie ne cessent de croître, et l’avenir politique du pays reste incertain. La situation interpelle : la démocratie peut-elle survivre sous de telles pressions ?