Hyères : l’espace tradition de l’aéronautique navale dévoilé, un hommage aux marins volants de la flotte française

Une inauguration marquante pour la base aéronautique navale

La semaine dernière, un événement majeur a eu lieu à Hyères avec l’inauguration de l’Espace Tradition de l’Aéronautique Navale (ETAN). Un lieu emblématique qui rend hommage à l’histoire et aux traditions des marins volants de la flotte française. C’est le vice-amiral Serge Bordarier, commandant de la Force de l’Aéronautique Navale (ALAVIA) au sein de la Marine nationale, qui a présidé cette cérémonie marquante.

L’ETAN, situé au cœur de la base aéronautique navale (BAN) de Hyères, s’étend sur deux étages et 300 m², offrant ainsi un véritable voyage à travers le temps pour plonger dans l’histoire de l’aéronautique navale française. Cet espace, rénové depuis 2021 dans un ancien carré des officiers, est un symbole de la préservation de l’héritage des marins du ciel, un héritage qui remonte à plus de 100 ans. En effet, la Marine nationale célébrera en 2025 le centenaire de la création de cette base proche de Toulon.

Un lieu de mémoire et de transmission

L’ETAN a pour mission principale la préservation et la transmission de l’histoire de la Force de l’Aéronautique Navale, une branche qui a vu le jour en 1911. Ce lieu met en valeur les hommes, les machines et les événements qui ont façonné cette force aérienne unique. Mais il ne se contente pas de rendre hommage aux exploits passés. Il joue également un rôle clé dans la cohésion et l’esprit de corps des marins du ciel, renforçant des valeurs comme l’audace, la rigueur, la camaraderie et le sens de la mission. De plus, l’ETAN se positionne comme un lieu de transmission, où les plus jeunes peuvent apprendre des anciennes générations et s’imprégner des valeurs de la Marine nationale.

Une exposition riche et variée

Les visiteurs de l’ETAN peuvent découvrir une multitude d’objets, maquettes et archives retraçant l’histoire de l’aéronautique navale, notamment dans le sud de la France, où plusieurs bases historiques ont marqué l’évolution de la Marine nationale. Parmi les expositions, on retrouve des maquettes impressionnantes, telles que celle du dirigeable Dixmude, ancien Zeppelin allemand cédé à la France après la Première Guerre mondiale. Une autre maquette emblématique est celle du porte-avions Foch, un véritable symbole de la Marine française, qui a servi de 1963 à 2000.

L’ETAN propose également des objets historiques tels que des tenues anciennes et des archives visuelles, notamment des photos et des vidéos qui plongent les visiteurs dans l’époque des premiers vols militaires en mer. Il est même possible d’admirer deux hélicoptères déclassés, une Alouette III et un Lynx, exposés en plein air. Ces aéronefs rappellent l’évolution des technologies et des missions menées par la Marine nationale, de l’époque des hydravions à celle des hélicoptères modernes.

Un lieu vivant, géré par des bénévoles passionnés

L’ETAN n’est pas un simple musée. C’est un lieu vivant, animé par une quinzaine de bénévoles qui, chaque jour, œuvrent pour préserver ce patrimoine et le faire connaître au public. Ces bénévoles, souvent anciens marins ou passionnés d’aéronautique navale, assurent le bon fonctionnement du lieu et participent à des événements réguliers. Les visiteurs peuvent ainsi participer à des conférences, découvrir des expositions temporaires, ou encore échanger avec ces passionnés qui partagent leur expertise et leur expérience.

Les bases historiques de l’aéronautique navale dans le sud de la France

L’ETAN de Hyères met également en lumière l’histoire des bases d’aéronautique navale du sud de la France. Des sites comme la base de Saint-Mandrier, dédiée aux hélicoptères, et celle de Nîmes-Garons, qui accueillait la patrouille maritime, sont évoqués. Ces bases, désormais fermées, ont joué un rôle crucial dans le développement des capacités aéronavales françaises avant de fermer respectivement en 2005 et 2011. On peut aussi y découvrir l’histoire de l’étang de Berre, un site emblématique où les hydravions ont joué un rôle stratégique majeur entre 1919 et 1942.

Ce regard rétrospectif sur ces bases, souvent oubliées, permet de mieux comprendre l’évolution de l’aéronautique navale dans cette région clé de la Méditerranée. L’ETAN constitue ainsi un pont entre passé et futur, entre les traditions et les nouvelles générations de marins.
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