La Niña revient-elle ? Ce que révèlent les dernières prévisions météorologiques de l’ONU

Celeste Saulo, climatologue de renommée mondiale et première femme à diriger l’Organisation météorologique mondiale (OMM), met en garde contre l’urgence climatique. Entre records de chaleur, incendies dévastateurs et phénomènes extrêmes, elle appelle à des actions concrètes pour freiner le réchauffement planétaire. Lors d’un déjeuner à Genève, elle souligne la nécessité d’une coopération internationale pour utiliser les données climatiques comme outil essentiel de sensibilisation et de décision. Sa perspective allie diplomatie et rigueur scientifique, face à une crise où l’inaction n’est plus une option.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a annoncé ce mercredi que le phénomène climatique La Niña pourrait s’installer entre décembre 2024 et février 2025. Cette phase, marquée par un refroidissement des eaux de surface dans le Pacifique, reste toutefois « courte et de faible intensité ». Cette dynamique ne suffira pas à contrer les effets du réchauffement climatique, malgré sa tendance à abaisser temporairement les températures globales.

En septembre dernier, l’OMM estimait à 60 % la probabilité d’apparition de La Niña pour cet hiver. Ce chiffre a légèrement baissé à 55 %, indiquant une incertitude persistante sur l’intensité et l’impact de cet événement. Selon Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM, même un retour de La Niña ne saurait inverser la tendance actuelle : « Les niveaux records de gaz à effet de serre emprisonnent la chaleur dans l’atmosphère, rendant inefficace tout refroidissement naturel. »

Le scénario privilégié prévoit un retour à des conditions neutres entre février et avril 2025, laissant peu de marge pour espérer des perturbations climatiques favorables. Ce contexte s’inscrit dans une série exceptionnelle de phénomènes météorologiques extrêmes. En 2023, année la plus chaude jamais enregistrée, sécheresses prolongées et inondations records ont marqué la planète.

Selon l’OMM, ces événements illustrent un cycle hydrologique de plus en plus irrégulier. L’élévation des températures accroît l’évaporation, aggravant les sécheresses, tandis qu’une atmosphère plus chaude retient davantage d’humidité, favorisant des précipitations excessives. Ce déséquilibre pousse les experts à sonner l’alarme : « Nous assistons à une nouvelle norme où les phénomènes extrêmes deviennent la règle », précise Mme Saulo*.
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*Céleste Saulo: secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale, marque l’histoire en devenant la première femme et la première Latino-américaine à occuper ce poste clé des Nations Unies. Ancienne directrice du Service météorologique argentin, elle a modernisé les outils de prévision et les systèmes d’alerte pour une meilleure gestion des catastrophes climatiques. Son engagement vise à renforcer les actions climatiques globales et à réduire les inégalités face aux aléas météorologiques. Sa vision inclut une surveillance mondiale accrue des gaz à effet de serre, essentielle pour appuyer les politiques de réduction des émissions.

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