Une nouvelle vague d’intimidations à Toulouse
Mercredi 2 octobre 2024, plusieurs commerces toulousains ont été pris pour cible par des manifestants pro-Palestiniens. La raison ? Les propriétaires seraient supposément juifs ou auraient des liens avec Israël. Ce climat tendu rappelle de tristes épisodes de l’histoire, soulevant des interrogations sur un éventuel retour de comportements discriminatoires similaires à ceux des années 1930.
Collages de stickers et photographies des clients
Selon les informations recueillies par ACTU Toulouse, au moins quatre magasins ont été visés. Les manifestants, brandissant des slogans anti-Israël, ont collé des stickers appelant au boycott de ces commerces, tout en photographiant les clients qui tentaient d’y entrer. Sabon, une boutique de produits de beauté située rue d’Alsace-Lorraine, a été l’une des premières à subir ces attaques.
Pendant plus de trente minutes, des militants ont bloqué l’accès de l’établissement, collant des messages vindicatifs sur la vitrine et créant un climat oppressant pour les passants. Sabon, initialement une marque israélienne de savons, est aujourd’hui propriété du Groupe Rocher, une société française. Malgré cela, la boutique reste associée à son origine israélienne par certains manifestants.
Un opticien dans la tourmente, malgré l’absence de lien avec Israël
Optical Center, un autre commerce visé, se trouve à quelques pas de Sabon. Le PDG de l’entreprise, Laurent Lévy, est de confession juive et vit en Israël, ce qui suffit pour attirer l’attention des militants anti-sionistes, malgré la nationalité française de l’enseigne. « Nous n’avons aucun lien avec cette guerre », se défend Sylvain, le responsable de la boutique. Pourtant, une dizaine de militants ont crié des slogans hostiles à l’État hébreu, tout en collant des autocollants appelant au boycott de son commerce.
Malgré la courte durée de l’action, l’incident a laissé les commerçants dans un état de vigilance. Sylvain reconnaît que, bien qu’il comprenne la cause palestinienne, « ils se trompent de cible ». Le magasin a dû renforcer sa sécurité et contacter les forces de l’ordre pour éviter que la situation ne dégénère.
Une intimidation qui se propage
D’autres enseignes ont également été visées, dont le McDonald’s de la place du Capitole, qui a été épargné de toute dégradation, mais qui avait déjà fait l’objet d’appels au boycott en novembre 2023, après que la franchise israélienne avait offert des repas gratuits à l’armée israélienne. Le président du CRIF Toulouse-Occitanie, Franck Touboul, s’indigne de cette recrudescence d’actes antisémites et pointe l’amalgame fait entre les juifs et la politique israélienne. « Les juifs de France sont pris pour responsables des actions d’Israël, mais est-ce que les Chinois de France sont responsables des actes du gouvernement chinois ? »
Faut-il craindre une montée des tensions ?
Ce climat d’intimidation soulève la question d’un potentiel regain de haine antisémite en France. Alors que des milliers de personnes manifestent régulièrement leur soutien à la cause palestinienne dans un contexte de guerre au Proche-Orient, certains n’hésitent pas à s’en prendre à des commerçants simplement en raison de leurs origines ou supposées affiliations.