La bataille de Cannes, en 216 av. J.-C., est un épisode marquant de l’histoire antique et militaire. Opposant Hannibal Barca à l’armée romaine, cet affrontement reste célèbre pour son bilan humain désastreux et sa stratégie exemplaire, encore étudiée dans les académies militaires du monde entier.
Au cœur de la deuxième guerre punique, Carthage, menée par Hannibal, affronte une armée romaine nettement supérieure en effectifs. Avec seulement 50 000 soldats contre 80 000 légionnaires romains, Hannibal met en œuvre une tactique d’encerclement si redoutable qu’elle anéantit près de 50 000 Romains en une journée. Cette hécatombe équivaut au bilan total des pertes américaines pendant la guerre du Vietnam. De son côté, Carthage ne déplore que 6 000 morts, confirmant l’ingéniosité de son chef de guerre.

Sous les ordres des consuls Caius Terentius Varron et Lucius Æmilius Paullus, l’armée romaine est littéralement piégée. Huit légions entières, ainsi que 80 sénateurs et magistrats, disparaissent dans ce chaos sanglant. Ce désastre met en lumière les limites tactiques de Rome face à un génie militaire comme Hannibal, dont la stratégie repose sur la supériorité de la manœuvre, plutôt que sur celle des effectifs.
Les récits historiques, bien que riches, proviennent surtout de sources romaines, comme Polybe et Tite-Live. Ces derniers offrent des perspectives parfois biaisées par leurs contextes. Polybe, Grec de naissance et otage à Rome, bénéficie de témoignages de première main mais reste influencé par ses relations. Tite-Live, quant à lui, rejette souvent la faute de l’échec romain sur Varron, adoptant une posture anti-plébéienne.

La bataille de Cannes transcende son époque. Elle est non seulement une leçon d’histoire, mais aussi une étude incontournable pour les stratèges modernes. Cette bataille nous interroge encore sur la puissance des idées face à la force brute.
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