Stellantis : Comment une série de vols massifs a-t-elle pu passer inaperçue pendant des années ?

Un réseau criminel bien rôdé : des dizaines de voitures dérobées en plein jour

Pendant plus de deux ans, entre 2022 et 2024, les usines Stellantis de Mulhouse-Sausheim et Sochaux-Montbéliard ont été la cible de vols en série, d’une ampleur incroyable. Plus de 75 voitures ont disparu des chaînes de production, sans que personne ne s’en rende compte immédiatement. Le parquet de Mulhouse a annoncé la mise en détention provisoire de cinq individus soupçonnés d’être à l’origine de ces vols, mettant ainsi fin à cette opération criminelle bien orchestrée.

Des complicités internes facilitent l’opération

Comment ces véhicules ont-ils pu être volés aussi facilement ? Selon les enquêteurs, les malfaiteurs disposaient de complices au sein même des usines. Ces employés corrompus leur fournissaient des badges d’accès, leur permettant de sortir les voitures du site par des parkings relais. Une à deux voitures disparaissaient à chaque opération, se fondant dans l’immense masse de véhicules en transit sur le site, ce qui rendait les vols presque indétectables.

Les voitures volées, principalement des modèles Peugeot 3008, 208 et 308, n’étaient pas encore commercialisées et ne possédaient donc pas de numéros de série connus, ce qui compliquait considérablement leur traçabilité.

saisie des voitures volées dans l'affaire stellantis.
saisie des voitures volées dans l’affaire stellantis.

Une organisation criminelle démantelée : des saisies impressionnantes

Le 17 septembre dernier, après des mois d’enquête, la police a mené un coup de filet qui a permis d’interpeller neuf personnes. Parmi elles, cinq individus ont été placés en détention provisoire et mises en examen pour « vols en bande organisée » et « association de malfaiteurs ». Les suspects risquent jusqu’à dix ans de prison pour ces faits. Parmi les interpellés, un homme de 62 ans, identifié comme le cerveau de l’opération, était déjà mis en examen dans une affaire similaire en 2018.

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert un butin impressionnant : des voitures de luxe et 50 000 euros en liquide. Ces saisies illustrent l’ampleur de l’organisation, qui écoulait les véhicules volés, principalement en Afrique du Nord, notamment en Algérie, où la revente était facilitée par l’absence de traçabilité des véhicules.

Des opérations bien rodées : des voleurs aguerris

Le réseau était constitué de professionnels du vol de voitures, dont la plupart avaient déjà des antécédents judiciaires lourds. Selon le parquet, ils opéraient de manière méthodique, avec une expertise qui leur permettait d’agir en toute discrétion pendant plusieurs années. Le profil des suspects montre un ancrage dans le milieu du vol de véhicules, et l’envergure internationale du trafic complique encore l’enquête.

La traçabilité des véhicules : un obstacle majeur pour les autorités

L’un des éléments clé de l’affaire réside dans la difficulté pour les enquêteurs de retrouver les voitures volées. En raison de leur statut de pré-commercialisation, ces véhicules n’avaient pas encore de numéros de série enregistrés. Cela a permis aux malfaiteurs de les exporter facilement hors des frontières, en particulier vers l’Afrique du Nord, sans laisser de trace administrative.

Les autorités continuent de travailler sur des pistes pour identifier les complices au sein des usines et remonter le réseau de revente. L’enquête se poursuit et d’autres interpellations pourraient avoir lieu prochainement.

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