Avant de désigner un virus redouté, Ebola était une rivière paisible. Le lien entre ce cours d’eau et une maladie aux conséquences tragiques remonte à 1976, lorsqu’une épidémie a frappé simultanément le Soudan et le Zaïre, dans la petite ville de Yambuku. Proche de cette localité, la rivière Ebola a donné son nom au virus, marquant le début d’un chapitre sombre pour la santé mondiale.
Aujourd’hui, cinq espèces de virus composent la famille des Ebolavirus : Zaïre, Soudan, Reston, Forêt de Taï et Bundibugyo. Celui qui a causé la dévastation en Afrique de l’Ouest en 2014 appartient à l’espèce Zaïre, la plus virulente. L’étymologie de « Ebola » remonte aux colons belges francophones qui ont déformé le mot ngbandi « Legbala » en « L’ébola », signifiant « eau blanche ».
La rivière Ebola elle-même, située dans la province de l’Équateur en République démocratique du Congo, joue un rôle géographique notable. À sa confluence avec la Dwa, elle forme la Mongala, un affluent majeur du fleuve Congo. C’est à seulement huit kilomètres de Businga que ce cours d’eau rencontre son point d’histoire tragique, associé au virus.
Avec une dénomination enracinée dans une géographie locale, le virus Ebola incarne la collision entre nature et santé humaine. Mais pourquoi ce nom a-t-il été retenu ? À l’époque, les chercheurs ont préféré éviter d’associer directement la maladie à Yambuku pour limiter la stigmatisation de cette ville. La rivière, symbole neutre, a donc été choisie, sans présager du poids qu’elle porterait par la suite.
Qu’en pensez-vous ?