La fonction publique reste en alerte, malgré la chute du gouvernement Barnier. Le 5 décembre, des milliers d’agents publics sont appelés à cesser le travail, en protestation contre une réforme controversée des arrêts maladie. Cette mobilisation intervient alors que le projet de loi ayant provoqué cette colère a été balayé avec le départ précipité de l’exécutif, suite à une motion de censure historique adoptée par l’Assemblée nationale.
Au cœur de la contestation : l’instauration de trois jours de carence non rémunérés pour les agents publics en arrêt maladie. Une mesure qui visait à réduire l’absentéisme et à réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies. Dévoilée en novembre dernier par Guillaume Kasbarian, alors ministre de la Fonction publique, cette annonce a provoqué une levée de boucliers parmi les syndicats. Ces derniers y voient une atteinte directe au pouvoir d’achat des fonctionnaires, déjà fragilisé par des années de politiques d’austérité.
Cependant, la situation politique a pris un tournant inattendu. Mercredi, après le recours au 49.3 sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les députés ont fait tomber le gouvernement par une motion de censure. Le texte contesté, et avec lui le projet budgétaire, semble désormais hors-jeu. Mais cela n’a pas suffi à désamorcer la grève, maintenue par les syndicats.
Pour eux, le départ d’un gouvernement ne règle pas la question de fond : un modèle de gestion de la fonction publique qu’ils jugent inadapté et une pression budgétaire devenue insoutenable. Les agents dénoncent aussi une dégradation des conditions de travail, qu’ils qualifient de « fonction publique à l’os ». Cette mobilisation inédite illustre la profondeur du malaise qui dépasse le simple cadre des mesures annulées.
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