*Ron Swanson est un personnage fictif de la série « Parks and Recreation » dont l’objectif avoué est la destruction des services publics.
Le gouvernement prêt à réduire les effectifs de l’État ?
Face à une dette publique croissante, le gouvernement envisage une nouvelle politique de gestion des fonctionnaires, notamment à travers des suppressions de postes. Mais cette mesure est-elle vraiment nécessaire ou s’agit-il d’une simple manœuvre budgétaire ?
Un budget 2025 en rupture avec le passé ?
La présentation du projet de budget 2025 s’annonce explosive. Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a confirmé que tous les départs en retraite de fonctionnaires ne seront pas remplacés. Une décision qui rappelle celle de 2017, lorsque le président Emmanuel Macron avait promis une réduction du nombre de fonctionnaires. Toutefois, cette promesse n’avait pas été tenue, les effectifs de l’État ayant continué d’augmenter, excepté en 2020. Après une hausse des effectifs en 2023 et 2024, marquée par l’embauche de 11 000 et 9 000 agents respectivement, l’heure semble être à la contraction.
Kasbarian, interrogé sur BFM TV, a cependant refusé de préciser l’ampleur exacte des suppressions envisagées, assurant qu’il n’y aura pas de « logique dogmatique ». L’idée n’est donc pas de suivre un schéma rigide, comme le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, mais de s’adapter aux « réalités du terrain ». La baisse des effectifs se fera en fonction des besoins réels de chaque service.

Une réforme en profondeur des services publics ?
Le ministre a insisté sur l’importance de la « débureaucratisation », un terme qui résonne comme une promesse de modernisation. Il évoque la nécessité de repenser certaines administrations, d’en fusionner d’autres, ou encore de les digitaliser. L’intelligence artificielle et de nouveaux outils numériques seraient des leviers de cette transformation. Si l’objectif est de conserver des « services publics forts sur le terrain » dans des secteurs essentiels comme la police, la gendarmerie, l’éducation ou la santé, certaines fonctions administratives seraient davantage concernées par cette réduction des effectifs.
Des syndicats sur le pied de guerre
Cette réforme, bien qu’encore floue dans ses détails, suscite déjà la colère des syndicats. Ces derniers craignent que la diminution des effectifs ne pèse lourdement sur la qualité des services publics. « Nous risquons de faire face à des coupes drastiques dans des secteurs déjà sous tension », alerte un représentant syndical. Les critiques se multiplient également sur la méthode employée par le gouvernement, certains allant jusqu’à dénoncer une absence de dialogue social sincère.
En réponse, Kasbarian a tenté d’apaiser les tensions en réaffirmant son engagement à travailler « avec » les syndicats, plutôt que « sans eux ». Il promet de rester à l’écoute des préoccupations des fonctionnaires, notamment sur des sujets comme les salaires et le logement. Toutefois, la méfiance demeure. Pour les syndicats, le fait que Kasbarian n’ait pas évoqué directement la question des effectifs lors de ses premières discussions avec eux est un signe inquiétant.
Barnier et Kasbarian : un tandem à suivre de près
Guillaume Kasbarian n’est pas le premier à vouloir réformer l’administration publique. Michel Barnier, avant lui, avait déjà envisagé des réformes similaires, bien que ses tentatives aient rencontré de nombreuses résistances. Kasbarian semble s’inscrire dans la continuité de cette politique, tout en essayant de ne pas rééditer les mêmes erreurs.
Le Premier ministre, de son côté, s’est engagé à mener ces réformes en concertation avec les collectivités et les syndicats. « On va faire avec », a-t-il insisté. Pourtant, les tensions entre le gouvernement et les syndicats restent palpables. Un cadre syndical se plaint même : « Soit les membres du gouvernement découvrent leurs projets par la presse, soit il y a un manque de sincérité dans le dialogue social. »
L’avenir de cette réforme est donc incertain. Si le gouvernement parvient à calmer les tensions et à convaincre les fonctionnaires du bien-fondé de ces suppressions de postes, cela pourrait représenter une avancée majeure dans la modernisation de l’administration publique. Mais si les syndicats continuent de s’opposer fermement, la bataille s’annonce longue et difficile.