Séoul a vécu une nuit sous tension extrême. Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a instauré mardi soir la loi martiale dans un geste qui a secoué l’échiquier politique. Une décision vivement contestée par son propre parti et l’Assemblée nationale, plongeant la capitale dans une atmosphère quasi-insurrectionnelle.
L’armée a encerclé le Parlement, des hélicoptères survolaient les lieux et des milliers de manifestants se sont rassemblés. En direct à la télévision, Yoon Suk-yeol a justifié cette mesure d’urgence par une volonté de protéger le pays des « menaces communistes » du Nord, bien qu’aucune alerte spécifique ne soit signalée. Ses détracteurs dénoncent une instrumentalisation politique visant à museler l’opposition.
Dès mercredi matin, les six partis d’opposition ont annoncé une motion de destitution contre le président. Cette motion pourrait être votée dès vendredi, selon des sources parlementaires. Le Parti démocrate, majoritaire, a également porté plainte pour rébellion contre Yoon et plusieurs hauts responsables, les accusant d’avoir tenté de renverser l’ordre constitutionnel.
Depuis son élection en 2022, Yoon Suk-yeol, président conservateur élu de justesse, fait face à une cohabitation tendue avec un Parlement dominé par la gauche. Les accusations de corruption et les affaires touchant son entourage, notamment son épouse, ont alimenté une série de manifestations massives. Dimanche dernier, 100 000 Sud-Coréens réclamaient encore sa démission devant le palais Gyeongbokgung.
Face à cette crise, des ministres proches du président auraient proposé leur démission collective, selon des sources internes. Le premier ministre Han Duck-soo doit rencontrer l’état-major politique dans les prochaines heures.
Dans un pays marqué par une histoire politique tumultueuse, la tension actuelle renforce les divisions. La Corée du Sud reste toutefois une démocratie solide, où les contre-pouvoirs institutionnels et judiciaires jouent un rôle essentiel.
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