Des fermetures d’usines en vue pour Volkswagen ?
Le géant automobile européen Volkswagen (VW) envisage un plan d’économie drastique qui pourrait aboutir à des fermetures d’usines en Allemagne, une première dans l’histoire du groupe. La décision résulterait d’une « situation extrêmement tendue » au sein de l’entreprise, exacerbée par la perte de compétitivité de l’Allemagne et un environnement économique de plus en plus difficile.
Un document interne transmis à l’AFP après une réunion des dirigeants indique clairement que « des fermetures d’usines sur les sites de production de véhicules et de composants ne peuvent plus être exclues ». Pour Volkswagen, cette éventualité serait une première historique, l’entreprise n’ayant jamais fermé d’usine en Allemagne en 87 ans d’existence.
Une restructuration inévitable ?
Le PDG du groupe, Oliver Blume, a également évoqué des licenciements secs et la révision d’un accord datant de 1994 qui garantit les emplois jusqu’en 2029. « Les départs volontaires ou à la retraite ne pourront suffire », a-t-il ajouté. Volkswagen est donc face à un dilemme : comment maintenir sa compétitivité dans un marché où les ventes chutent, la concurrence chinoise s’intensifie, et les coûts augmentent ?
En effet, la marque VW, autrefois fleuron du groupe avec ses modèles emblématiques comme la Golf et la Passat, est aujourd’hui perçue comme le « maillon faible ». Un vaste plan d’économies lancé l’année dernière n’a pas encore donné les résultats escomptés. Le bénéfice net trimestriel du groupe a reculé de 4,2 %, principalement en raison d’une baisse des ventes et d’une hausse des coûts.
Réactions et perspectives d’avenir
Le plan envisagé par Volkswagen n’est pas sans susciter de vives réactions. Le syndicat IG Metall a dénoncé un projet « irresponsable » et appelle à des négociations immédiates avec la direction. Le ministre-président de Basse-Saxe, actionnaire à 20 % du groupe, a également exprimé son opposition aux suppressions d’emplois, appelant à explorer toutes les options possibles avant de prendre une telle décision.
Alors que Volkswagen s’efforce de trouver une issue, le spectre de la fermeture d’usines et de la suppression de postes pourrait porter un coup sévère à l’économie allemande. Déjà fragilisée par la hausse des coûts de l’énergie et le ralentissement de la croissance, l’économie du pays pourrait être davantage déstabilisée par ces nouvelles annonces, dans un contexte où l’extrême droite gagne du terrain sur le plan politique.