Depuis des siècles, une superstition plane sur la musique classique : celle de la « malédiction de la neuvième symphonie ». Tout aurait commencé avec Ludwig van Beethoven, mort peu après avoir achevé sa célèbre Neuvième. Cette coïncidence a marqué l’imaginaire collectif, renforcée par le destin similaire de compositeurs tels que Franz Schubert, Antonín Dvořák, Anton Bruckner et Gustav Mahler. Mais cette « malédiction » repose-t-elle sur des faits ou sur des récits amplifiés par la peur de l’inconnu ?
Gustav Mahler est souvent présenté comme la figure emblématique de cette croyance. Conscient du présage funeste associé à une neuvième symphonie, il chercha à déjouer le sort en composant Das Lied von der Erde, une œuvre hybride qu’il refusa de numéroter comme sa neuvième. Hélas, après avoir terminé sa véritable Neuvième symphonie, Mahler mourut avant d’achever sa Dixième, renforçant cette légende.

Cette « malédiction » semble toutefois relever davantage du hasard que d’une règle universelle. De nombreux compositeurs ont largement dépassé ce seuil sans encombre. Heitor Villa-Lobos, par exemple, composa une dixième symphonie en 1952, suivi de plusieurs autres. Dmitri Chostakovitch atteignit 15 symphonies, tandis qu’Alan Hovhaness en écrivit 67. Le Finlandais Leif Segerstam pulvérise tous les records avec plus de 350 symphonies à son actif.
Cette superstition trouve probablement ses racines dans la vénération de Beethoven. Pour des compositeurs comme Bruckner ou Schubert, atteindre ce jalon représentait un défi artistique majeur, souvent amplifié par des conditions de santé fragiles ou des pressions extérieures.
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