Écoles fermées, mobilisation record : que prévoit la journée ?
Le 5 décembre s’annonce comme une journée noire pour l’Éducation nationale. Avec l’appel à la grève des syndicats de la fonction publique, de nombreuses écoles risquent de fermer leurs portes. Enseignants, animateurs périscolaires et autres personnels sont appelés à manifester leur mécontentement face à des réformes jugées inacceptables.
Une mobilisation d’ampleur nationale
Le SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants du premier degré, porte un mot d’ordre clair : « Ne laissons pas faire ». Selon Guislaine David, porte-parole du syndicat, la mobilisation pourrait atteindre des niveaux rarement observés. « Beaucoup d’écoles seront complètement fermées », anticipe-t-elle, alors que les enseignants déclarent leur participation jusqu’à la veille de la grève.
Cette journée d’action, soutenue par une majorité de syndicats, s’inscrit dans un contexte de mécontentement généralisé parmi les fonctionnaires. Au programme : rassemblements, manifestations et cortèges dans plus de 131 points recensés sur le territoire français.
Des causes multiples : salaires gelés et conditions dégradées
Les revendications des grévistes sont nombreuses. Parmi les griefs principaux figurent :
- Le gel des salaires depuis plusieurs années.
- La réduction de l’indemnisation pour congé maladie, accompagnée de l’instauration de trois jours de carence.
- Les suppressions de postes dans l’Éducation nationale.
Cette situation exacerbe un sentiment d’injustice parmi les enseignants, déjà confrontés à un manque d’attractivité de leur métier et à des conditions de travail difficiles.
Des propos polémiques qui alimentent la colère
Les récents propos de Nicolas Sarkozy n’ont fait qu’attiser les tensions. L’ancien président a critiqué les enseignants, estimant qu’ils ne travaillaient que 24 heures par semaine pendant six mois de l’année. Ces déclarations, jugées caricaturales, ont profondément choqué la profession.

En réalité, les chiffres avancés par l’ex-président négligent des éléments clés. Si les enseignants effectuent effectivement 24 heures hebdomadaires en classe, ils consacrent aussi un temps important à des tâches pédagogiques et administratives. Une enquête de l’Insee révèle qu’ils travaillent en moyenne 44 heures par semaine, bien au-delà des affirmations simplistes.
Vers un mouvement inédit ?
Certains observateurs se demandent si cette grève pourrait dépasser en ampleur les précédents mouvements, notamment ceux contre la réforme des retraites ou les mobilisations anti-Blanquer. « Cela monte progressivement depuis quinze jours », souligne Guislaine David.
Si la mobilisation dans la rue s’annonce massive, reste à voir si le gouvernement sera contraint de revoir ses positions face à une telle contestation.