Le désespoir des maires ruraux : le cas de Plussulien dans les Côtes-d’Armor
Plussulien, Côtes-d’Armor : un maire en rupture
Gilles Thomas, maire depuis 17 ans à Plussulien, a démissionné, excédé par les fermetures de classes et le manque de soutien pour les communes rurales. Cette décision, lourde de sens, révèle une fracture grandissante entre les attentes des élus locaux et les politiques d’État jugées « déconnectées ». En Bretagne comme ailleurs, cette décision de Thomas n’est pas isolée : plusieurs élus de son conseil municipal ont suivi, fatigués de batailler contre ce qu’ils qualifient de « désengagement » vis-à-vis des territoires ruraux.
Une école fragilisée par la suppression de classes
La fermeture récente de l’une des deux classes de l’école de Plussulien a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Gilles Thomas s’insurge : malgré une augmentation de la population et des inscriptions scolaires, l’Éducation nationale persiste à appliquer des décisions centralisées, ignorant les réalités locales. Cette classe unique, qui regroupe les élèves du CP au CM2, devient un symbole d’abandon ressenti par ces petites communes rurales.
Un malaise qui se généralise dans les territoires ruraux
L’annonce de cette démission a résonné bien au-delà des frontières de Plussulien. De nombreux élus locaux, confrontés aux mêmes problématiques, expriment une fatigue croissante. La réduction des moyens, les fermetures d’écoles, et le manque de dialogue avec les instances nationales s’ajoutent aux défis déjà complexes de la gestion locale. Gilles Thomas avertit même que les élections municipales de 2026 risquent de peiner à susciter de nouvelles vocations.
Quand les élus renoncent, la ruralité en souffrance
Une visite ministérielle vue comme une parade
La venue du ministre en charge de la Réussite scolaire, Alexandre Portier, dans le département, est accueillie avec scepticisme. Gilles Thomas doute de l’impact réel de cette visite officielle, perçue comme un « simple exercice de communication ». Il dénonce l’écart entre les discours ministériels et les besoins concrets des territoires : « On parle de faire réussir nos jeunes, mais encore faut-il leur offrir des structures d’accueil et un encadrement de qualité. »
Les élus ruraux à bout : « Nous ne sommes pas écoutés »
Pour Gilles Thomas, cette décision de quitter ses fonctions n’a rien de personnel. Après 23 ans d’engagement, dont 17 en tant que maire, il exprime un ras-le-bol que beaucoup d’élus locaux partagent : « Les collègues n’en peuvent plus », souligne-t-il. Ce départ ne serait qu’un parmi tant d’autres dans une vague plus large de démissions silencieuses, révélatrices d’un système qui n’entend plus les acteurs de terrain.
Les élus de Plussulien, comme tant d’autres en milieu rural, semblent prêts à abandonner la partie si les décisions ne commencent pas à prendre en compte les réalités locales. L’éloignement des centres de décision alimente un sentiment d’abandon qui pourrait bien redéfinir l’avenir de ces territoires.
Que pensez-vous de ces démissions en chaîne dans nos petites communes ? Partagez vos réactions et vos expériences en commentaires !