Une Décision Controversée : Quelles Conséquences Pour Les Médias Publics ?
Le gouvernement argentin a récemment officialisé la fermeture de l’agence de presse nationale Télam. Fondée en 1945, Télam va désormais se transformer en une agence publique de publicité et de propagande, une décision qui suscite de nombreuses réactions et inquiétudes parmi les professionnels des médias et les citoyens argentins.
La Fin d’une Époque : De Télam à l’APE
L’annonce a été formalisée lundi par la publication d’un bulletin officiel. « Télam cessera d’opérer comme agence de presse et se réorientera vers des activités publicitaires et de propagande », précise le document. L’agence, qui a joué un rôle clé dans la diffusion de l’information en Argentine pendant près de huit décennies, va désormais se concentrer sur la création, la production, la commercialisation et la distribution de matériel publicitaire, tant au niveau national qu’international. Cette nouvelle entité sera connue sous le nom d’Agencia de Publicidad del Estado (APE).
Une Réaction Véhémente des Syndicats
La réaction des syndicats de la presse n’a pas tardé. Le SiPreBA, le syndicat de la presse de Buenos Aires, et un groupe d’employés de Télam ont publié un communiqué pour dénoncer cette décision. « Nous maintenons notre lutte pour défendre l’emploi et le rôle social des médias publics, que ce gouvernement a l’intention de détruire », déclarent-ils. Cette déclaration reflète une profonde inquiétude quant à l’avenir des médias publics en Argentine et à la liberté d’information.
Contexte Politique et Historique
La fermeture de Télam fait suite à une série de mesures controversées prises par le gouvernement ultralibéral du Premier ministre Javier Milei. Début mars, le gouvernement avait déjà suspendu les activités de l’agence et bloqué l’accès à ses bâtiments à Buenos Aires. M. Milei justifiait cette décision en affirmant que Télam avait été utilisée pendant des décennies comme un outil de propagande par les gouvernements précédents, en particulier par l’ancienne présidente péroniste Cristina Kirchner.
Un Héritage Bousculé
Fondée par Juan Domingo Perón en 1945, Télam employait environ 700 personnes et diffusait quotidiennement près de 500 dépêches d’actualité nationale, 200 photos, ainsi que du contenu vidéo et radio. La transformation de l’agence marque la fin d’une institution historique de la presse argentine. En 2018 déjà, sous la présidence de Mauricio Macri, Télam avait subi une vague de licenciements, avec environ 40 % de ses employés renvoyés, bien que beaucoup aient été réintégrés après une décision de justice.
Les Conséquences pour les Employés
Environ 30 % des employés actuels de Télam ont accepté une proposition de départ volontaire à la retraite. Les autres devraient être transférés au sein de la nouvelle APE. Cette réorganisation soulève des questions sur la sécurité de l’emploi et la préservation des droits des travailleurs.
Vers une Nouvelle Stratégie de Communication
La transformation de Télam en APE s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle et de centralisation de la communication par l’État. Cela pourrait avoir des répercussions significatives sur la pluralité des médias et la qualité de l’information disponible pour le public.
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