Évasion de Mohamed Amra : Manque de Coordination Entre Police, Justice et Prisons Pointé du Doigt

Rapport Accablant de l’Inspection Générale de la Justice sur l’Évasion de Mohamed Amra

L’évasion de Mohamed Amra en mai dernier, qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, révèle un grave problème de communication entre les services de police, les autorités judiciaires et les prisons, selon un rapport de l’Inspection Générale de la Justice (IGJ).

Une Évasion Sanglante et des Dysfonctionnements Criants

Le 14 mai, lors du transfert de Mohamed Amra, une attaque violente au péage d’Incarville a entraîné la mort de deux agents pénitentiaires et blessé trois autres, dont deux grièvement. Cette attaque met en lumière de sérieuses lacunes dans la coordination et le partage d’informations entre les divers services impliqués dans la gestion de Mohamed Amra, un multirécidiviste notoire.

Un Détenu Mal Évalué

L’IGJ souligne dans son rapport de 61 pages que les modalités de gestion de la détention de Mohamed Amra n’ont pas été adaptées à son profil évolutif. Malgré ses 15 condamnations et son implication dans des affaires graves telles que des tentatives de meurtre, il a été considéré comme un détenu ordinaire par chaque autorité judiciaire, en raison d’un manque de centralisation et d’analyse des informations disponibles.

Des Informations Cruciales Non Partagées

Le rapport révèle que lors de sa détention à la prison de la Santé à Paris, des écoutes avaient permis de découvrir que Mohamed Amra continuait à organiser des activités criminelles depuis sa cellule. Cependant, ces informations n’ont été partagées avec la maison d’arrêt d’Évreux que tardivement, après son transfèrement de Marseille. De plus, la veille de l’attaque, des surveillants avaient découvert une tentative d’évasion, sans que ces informations ne soient communiquées à tous les acteurs concernés.

Réactions et Recommandations

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a réagi à ce rapport en soulignant l’importance de 17 recommandations formulées par l’IGJ pour améliorer le partage d’informations entre les services. Parmi ces recommandations, la création d’une circulaire commune pour définir les modalités d’échange d’informations et la création d’un procureur national anticriminalité organisée sont mises en avant.

Les Prochaines Étapes

La mise en œuvre des recommandations et la création du nouveau parquet sont actuellement suspendues à la formation d’un nouveau gouvernement. En attendant, le syndicat FO Justice critique vivement le manque de communication entre magistrats et services pénitentiaires, estimant que certaines responsabilités morales sont établies.

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