Ukraine : Zelensky exige des garanties de l’OTAN avant tout dialogue avec Moscou
La guerre en Ukraine continue de bouleverser les relations internationales. Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a affirmé que toute négociation avec la Russie serait conditionnée à des garanties de sécurité et à un soutien accru en armement de l’OTAN. Une position ferme alors que la situation sur le terrain reste critique.
Samedi, une frappe russe a causé la mort d’au moins quatre civils près de Dnipro, selon les autorités locales. Ce bombardement, qui a également fait 21 blessés, s’ajoute à une série d’attaques ayant récemment ciblé cette région. La ville de Dnipro, autrefois peuplée de près d’un million d’habitants, a été frappée par un missile balistique Orechnik le 21 novembre, marquant une escalade dans l’usage d’armes expérimentales par Moscou.
Dans ce contexte tendu, l’Allemagne s’engage à renforcer son aide militaire à Kiev avec un nouveau paquet de soutien estimé à 650 millions d’euros. Cette initiative, qui inclut notamment des munitions et des équipements défensifs, souligne l’implication croissante de Berlin dans le conflit.
Parallèlement, Moscou semble consolider ses alliances militaires. Une rencontre entre Kim Jong-un, leader nord-coréen, et Andreï Belooussov, ministre russe de la Défense, a eu lieu récemment en Corée du Nord. Selon l’agence officielle KCNA, les deux pays cherchent à renforcer leur coopération militaire, un rapprochement qui inquiète les observateurs internationaux depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.
Gaza : Le point de passage humanitaire suspendu, la crise s’aggrave
L’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, a annoncé une décision majeure dimanche : suspendre l’acheminement d’aide humanitaire via Kerem Shalom, le principal point de passage entre Israël et Gaza. Cette mesure découle d’un contexte sécuritaire et logistique critique qui rend les livraisons impossibles, alors que la population locale fait face à une crise humanitaire sans précédent.
Sur les réseaux sociaux, Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a déclaré que cette suspension était « une décision difficile ». Pendant ce temps, les files d’attente devant les boulangeries de Gaza témoignent d’une situation explosive. Des images montrent des femmes, armées de bâtons et potentiellement affiliées au Hamas, tentant de gérer la foule. À Deir al-Balah, au centre de Gaza, des scènes tragiques ont émergé : trois personnes, dont deux adolescentes, ont été piétinées à mort en tentant d’obtenir du pain.
Dans un contexte de tension grandissante, le Royaume-Uni a annoncé une augmentation de son aide humanitaire. La ministre du Développement, Anneliese Dodds, a révélé un financement supplémentaire de 22,8 millions d’euros. Une partie de ces fonds est spécifiquement destinée à l’UNRWA, avec un accent mis sur les besoins alimentaires et médicaux essentiels. Mme Dodds a également exhorté Israël à garantir un accès libre pour l’aide humanitaire, soulignant l’urgence de la situation.
Parallèlement, les efforts diplomatiques continuent de part et d’autre. Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, a affirmé que les États-Unis travaillent « activement » à un cessez-le-feu, bien qu’un accord reste incertain. Selon les autorités sanitaires de Gaza, contrôlées par le Hamas, le conflit aurait causé plus de 44 000 morts depuis son début.
Alep à nouveau sous contrôle rebelle : quelles conséquences pour la région ?
Une offensive surprise a bouleversé l’équilibre fragile en Syrie. En trois jours, les rebelles syriens ont repris Alep, deuxième ville du pays, autrefois symbole de la domination du régime d’Assad. L’intervention rapide des aviations syrienne et russe n’a pas suffi à contenir leur avancée, révélant une situation régionale plus instable que jamais.
Cette offensive éclair a surpris par son efficacité. Menée par Hay’at Tahrir al-Cham (HTC), anciennement affilié à Al-Qaïda, et d’autres groupes rebelles comme l’Armée de libération syrienne, elle démontre une préparation minutieuse. Des vidéos authentifiées montrent des rebelles en uniformes neufs, équipés d’armes lourdes, traversant des villes désertées par l’armée syrienne. Le soutien tacite de la Turquie à certains groupes rebelles suscite des interrogations sur son rôle dans cette opération.
La capture d’Alep marque un tournant stratégique. En 2016, l’armée syrienne et ses alliés russes avaient mis des années à reconquérir la ville. Aujourd’hui, les rebelles semblent galvanisés par un contexte géopolitique favorable. La guerre en Ukraine détourne les ressources de la Russie, tandis qu’Israël affaiblit le Hezbollah libanais et l’Iran, piliers du soutien à Assad.
Cette situation pose une question cruciale : le régime syrien a-t-il encore les moyens de résister ? Assad, soutenu depuis des décennies par des alliés solides, pourrait être contraint à une nouvelle guerre d’usure. Mais cette résurgence rebelle annonce-t-elle un nouveau chapitre sanglant ou un basculement vers un règlement plus large ?
Les implications régionales sont multiples. La Turquie, les Kurdes, l’Iran et Israël observent de près cette évolution. Le Levant reste un théâtre d’incertitudes où chaque acteur avance ses pions.
Soudan : une guerre civile amplifiée par l’arrivée de mercenaires colombiens
Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à un conflit dévastateur entre les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par le général Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (RSF) du général Daglo, dit « Hemetti ». À ce tableau déjà tragique s’ajoute une nouvelle donnée inquiétante : l’implication de mercenaires colombiens.
Interceptés près d’el-Fasher, trois mercenaires en route vers les RSF portaient des passeports colombiens tamponnés récemment à Abou Dhabi. Ces hommes affirment avoir été recrutés par des sociétés émiraties sous prétexte de protéger des installations pétrolières. Cependant, leur véritable mission semble être de renforcer les milices paramilitaires dans un conflit meurtrier.
Une mobilisation internationale problématique
L’enrôlement de ces combattants, estimés entre 1 500 et 1 800, soulève des questions éthiques et juridiques. Le président colombien Gustavo Petro a condamné cette pratique et demandé des sanctions contre le mercenariat. Toutefois, les Émirats arabes unis et les autres puissances impliquées n’ont pas réagi.
Pour les RSF, ces renforts étrangers viennent consolider leur emprise sur des zones stratégiques telles que le Darfour et Khartoum. Ils exploitent également des ressources précieuses comme les mines d’or, renforçant leur financement.
Une guerre sans fin en vue
Alors que les civils subissent les pires atrocités — famine, violences sexuelles, crimes de guerre —, le conflit reste enlisé. Les tentatives de médiation internationale échouent, exacerbées par l’ingérence étrangère et la lutte pour le contrôle des ressources stratégiques.
Géorgie : pourquoi la rue se soulève-t-elle contre le gouvernement ?
Des dizaines de milliers de manifestants pro-européens ont investi les rues de Tbilissi et d’autres villes de Géorgie pour la quatrième soirée consécutive. Dimanche soir, la capitale de cette ancienne république soviétique est devenue le théâtre d’une mobilisation massive contre le gouvernement, qui refuse toujours d’organiser de nouvelles élections législatives malgré les pressions de l’opposition et de la société civile.
La crise politique actuelle trouve ses racines dans les législatives du 26 octobre dernier. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, a été déclaré vainqueur, mais des accusations d’irrégularités ont rapidement émergé. L’opposition, qui boycotte le Parlement, exige un nouveau scrutin, une demande à laquelle s’associe également Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, pourtant en désaccord ouvert avec l’exécutif.
Les manifestations, qui se veulent un appel à un avenir européen pour la Géorgie, illustrent un mécontentement grandissant face à ce que beaucoup perçoivent comme une dérive autoritaire. Pour les manifestants, le refus du Premier ministre d’envisager de nouvelles élections constitue une entrave aux aspirations démocratiques et européennes du pays.
Ce mouvement pro-européen s’inscrit dans un contexte plus large, où la Géorgie, tiraillée entre son passé soviétique et son avenir européen, cherche à s’affranchir de l’influence de Moscou. Pourtant, l’impasse politique pourrait affaiblir sa candidature à l’Union européenne, un enjeu crucial pour une grande partie de la population.