Plus de 247 000 véhicules rappelés pour des airbags dangereux
Depuis la mi-mai 2024, Citroën a lancé une vaste campagne de rappel concernant plus de 247 000 véhicules, dont 181 734 Citroën C3 et 65 149 DS3, produits entre 2009 et 2019. Ce rappel est dû à des airbags défectueux fournis par l’équipementier japonais Takata. Ce défaut, déjà à l’origine de nombreux incidents à l’international, suscite une inquiétude croissante parmi les propriétaires de ces véhicules en France.
Des incidents graves et des enquêtes judiciaires en cours
Le groupe Stellantis, maison mère de Citroën, a émis des avertissements sévères aux propriétaires concernés, les exhortant à cesser immédiatement l’utilisation de leurs voitures en raison du risque de blessures graves, voire mortelles. En effet, plusieurs informations judiciaires ont été ouvertes en Guadeloupe, en Guyane et à La Réunion, à la suite de décès et de blessures graves causés par l’explosion des airbags défectueux.
Les airbags Takata : un danger reconnu
Les airbags défectueux de Takata sont au cœur de cette crise. Ils peuvent exploser même en cas de faible impact, projetant des fragments métalliques capables de causer des mutilations sévères. Ce problème, déjà connu depuis plusieurs années, a conduit à des rappels massifs dans le monde entier. En France métropolitaine, les risques sont particulièrement élevés dans les zones chaudes et humides, situées au sud de la ligne Lyon – Clermont-Ferrand, où le gaz propulseur des airbags se dégrade plus rapidement.
Des propriétaires mal informés et mal pris en charge
De nombreux propriétaires de Citroën C3 et DS3 ont exprimé leur frustration face à la gestion de ce rappel. Ils dénoncent une mauvaise communication et une prise en charge inefficace de la part de Citroën. Le numéro de téléphone dédié au rappel est souvent injoignable, et les concessionnaires sont débordés, retardant ainsi les réparations. Certains automobilistes ont même été conseillés de contacter directement Takata, une entreprise qui a pourtant fait faillite en 2017.
Stellantis réagit mais la situation reste tendue
En réponse aux critiques, Stellantis a annoncé l’embauche de 200 chargés de relation clients supplémentaires et prévoit de mobiliser 180 agents de plus. Malgré cela, seuls 14 000 véhicules ont été réparés à ce jour, et la disponibilité de 32 000 voitures de remplacement en juin semble insuffisante pour couvrir les besoins des 218 000 clients ayant suivi le processus d’enregistrement.
Une action collective en préparation
Face à l’ampleur du problème, de nombreux propriétaires se tournent vers le cabinet d’avocats Leguevaques pour initier une action collective. Cette démarche vise à obtenir des indemnités pour les troubles de jouissance et la dépréciation de la valeur des véhicules. Une action pénale est également envisagée pour les cas les plus graves.
Une situation mondiale aux répercussions locales
Le rappel massif des véhicules Citroën s’inscrit dans un contexte global de rappels d’airbags Takata, déjà responsable du plus grand rappel automobile de l’histoire aux États-Unis en 2016, impliquant 64 millions de véhicules. En France, les efforts se poursuivent pour réparer les véhicules affectés et assurer la sécurité des conducteurs, mais la confiance des consommateurs reste ébranlée.